Tiré de notre journal numéro 61 de juillet 2009.
Le 5 juin, au lycée Fénelon Sainte-Marie, deux classes de seconde écoutent dans un grand silence le témoignage de cette “petite fille privilégiée », l’indéfectible, la merveilleuse témoin qu’est notre amie, Francine Christophe.
Débordée par les demandes, elle a réalisé un DVD de son témoignage qui est projeté dans les établissements scolaires de toute la France, et elle s’est réservée de venir répondre aux élèves. Et, croyez-moi, il y eut beaucoup de questions !
Parmi elles certaines sont classiques, d’autres sont dérangeantes, comme par exemple :“Que pensez-vous des personnes qui nient les chambres à gaz?”, “Que pensez-vous du rôle de l’Eglise?”, “De ce qu’on fait les Justes?”, “Y a-t-il eu des viols dans les camps?”… “ Avez-vous pardonné?”. A cette interrogation, la réponse est invariable : Non. Francine Christophe argumente en disant qu’au procès de Nuremberg, personne n’a demandé pardon aux victimes. On n’accorde son pardon qu’à ceux qui le demandent…
Elle répond positivement à la question de savoir si elle est retournée visiter le camp et elle ajoute que depuis qu’elle l’a fait, elle vit mieux car cette visite lui a permis de retrouver son enfance. Mais il n’en demeure pas moins que le monde des camps est un monde à part où l’on ne fonctionne pas comme les autres.
Pour finir les jeunes s’interrogent et demandent si les Allemands étaient au courant et qu’en est-il de la jeunesse allemande d’aujourd’hui? Ce à quoi Francine Christophe répond que les jeunes Allemands d’aujourd’hui, n’ont rien à voir avec leurs ainés. Elle dit se rendre souvent en Allemagne et trouve que les jeunes font preuve de force, de courage et de dignité.
Pour conclure elle a parlé de l’Europe et de l’espoir que suscite l’Europe pour un avenir meilleur. Écouter Francine Christophe est toujours un moment fort.
— Claudine Hanau