Séance du 10 novembre 2015
Thème : le négationnisme
Débattrice : Chantal Picault, réalisatrice
Par bonheur, la réalisatrice, Chantal Picault était notre débattrice. Elle s’est intéressée à 3 génocides du 20° siècle : la Shoah (juifs et tziganes), le génocide arménien, le génocide des Tutsis du Rwanda.
Il y a eu, hélas, d’autres génocides au 20ème siècle (Yougoslavie, Ukraine, Khmers Rouges au Cambodge), et un autre semble se préparer au Burundi ! Mais, comme l’a précisé notre Président B. Jouanneau, il existe des négationnistes qui nient ces génocides, qui veulent les effacer de la mémoire. A Mémoire 2000, nous cherchons à vous informer, car vous êtes la France de demain, et c’est à vous de vous positionner pour que cela ne se reproduise plus.
Q : De quand datent ces documents filmés ?
R : En 1995, date du génocide des Tutsis du Rwanda, il n’existait aucune image filmée. Pas d’images, donc on n’en parle pas ! Pas d’images non plus de la Shoah ! Dans leur avancée, les Alliés eux- mêmes avaient détruit des traces. Sur certains documents photo- graphiques, on voit bien des cadavres de déportés derrière les barbelés, mais aucune image des chambres à gaz ! Les nazis ont voulu faire disparaître toutes les traces de leurs crimes, d’où l’essor du négationnisme. Le négationniste Faurisson a dit que les déportés qui mouraient étaient des malades. Alors, le couvercle s’est refermé sur ces morts pendant des dizaines d’années. Bernard Jouanneau a longtemps porté la parole d’Auschwitz contre les négationnistes, et il a eu du mal à faire participer des historiens à cette recherche de la Vérité. Des historiens qui ne se sont réveillés qu’en 1980.
Q : Pourquoi et comment devient-on négationniste ?
R : Selon Mme Picault, un historien turc dit comment cela se passe : comme dans les livres d’histoire il n’y a aucun document, il est impossible de se renseigner, donc on y croit ! Et quand on grandit, on devient négationniste. Cette négation du génocide arménien représente un confort pour les Turcs. Pour ce qui concerne la Shoah, les négationnistes sont tout simplement des antisémites.
Q : Pourquoi n’y avait-il pas de journalistes au Rwanda ?
R : Parce que ce génocide s’est déclenché très brutalement, et qu’il a très vite été impossible d’y aller. Les massacres n’ont duré que 2 mois. Et, Kigali est très loin de Paris. A l’Elysée, le Président Mitterrand brillait par son silence. Actuellement, les projecteurs sont braqués sur la Syrie, mais qui regarde vers le Soudan du Sud, où un génocide s’installe dans le silence ?
Q : Existe-t-il des preuves du génocide juif ?
R : Pour Faurisson, pas besoin de preuves, ce génocide n’a pas existé. Et puis, les historiens ont poursuivi leurs recherches, et des listes ont été publiées, notamment par les Klarsfeld. On le sait main- tenant, les survivants ont mis plus de 20 ans avant de se raconter. Au procès de Nuremberg, le mot “juif” n’a pas été prononcé une seule fois. Madame Simone Veil a attendu 2009 pour aller à Auschwitz avec ses enfants. Quand Rudolf Höss a tout raconté, Faurisson a dit qu’il mentait…
Q : Entre Juifs et Palestiniens, y a-t-il eu génocide?
R : Voici 5 critères qui définissent un génocide. Je te laisse le soin d’y réfléchir, et d’élaborer ta réponse.
Q : Quel intérêt les journalistes ont-ils de ne pas en parler?
R : Les médias parlent de ce qui est supposé intéresser le public.
Q : Quelle différence entre Crime contre l’Humanité et Génocide ?
R : Crime contre l’Humanité, pas d’organisation, de planification. Un génocide est un massacre planifié, sur ordre venu d’un niveau supé- rieur. Il faut donc savoir de quoi on parle, utiliser les mots exacts. . Comme le dit Claude Lanzmann “il faut voir et savoir”.
Q : Qu’est-ce qui pousse les gens à détester à ce point les autres ?
R : Mémoire 2000 promet une forte récompense à qui trouvera la réponse.
Guy Zerhat