Journal d’Avril 2011 : compte-rendu de la séance du film « La rafle » de Roselyne Bosch

LA RAFLE

Séance du 25 Janvier 2011

Thème : la Rafle du Vel d’Hiv

Débattrice : Arlette Reiman-Testyler.

Les arrestations au petit matin dans le quartier juif du Marais, l’enfermement au Vel d’Hiv, le transport dans les wagons “40 hommes 8 chevaux” jusqu’à Beaune-la-Rolande, le départ vers Pitchipoï par convois séparés, d’abord les adultes, plus tard les enfants qu’on avait arrachés à leurs mères, le film La Rafle nous conte ce parcours avec un scénario très fort fait pour laisser une trace profonde dans la mémoire de nos jeunes lycéens.

A l’émotion suscitée par le film a succédé celle du témoignage de notre débattrice, Arlette Testyler, qui a connu tout cela, à l’exception majeure du convoi vers Auschwitz. Elle a survécu; raflée à 9 ans avec sa sœur et sa mère, elle n’a rien oublié. Et maintenant elle s’acharne à en transmettre la Mémoire.

Elle a vécu les journées terribles du Vel d’Hiv : rien n’est exagéré dans le film, dit-elle. Il n’y manque que le bruit incessant des hauts parleurs, le choc des corps des suicidés, l’odeur terrible des latrines.

Quelques mois auparavant, son père répond à une convocation de la police française. Il s’y rend contre l’avis de sa femme. Que risque-t-il? Rien ne peut lui arriver au pays de Voltaire et de Zola. La suite : Pithiviers, Auschwitz, sans retour.

Pour elle, c’est grâce à sa mère qu’elle eut la vie sauve. Une femme remarquable, courageuse et déterminée. Au Vél d’Hiv elle entoure et protège ses filles. Dans le wagon à bestiaux, elle calme tout le monde : “nous ne sommes pas des bêtes, comportons-nous en êtres humains. Pas de bousculade. Que les grands portent les petits pour emmener chacun à tour de rôle prendre une bouffée d’air frais”. Et ainsi il n’y eu pas de morts dans son wagon. A Beaune-la-Rolande, grâce à son énergie et son talent, ayant parfaitement compris que la seule solution était la fuite, elle arrive à se faire envoyer à Paris avec ses filles sous le prétexte fallacieux de récupérer des machines à coudre pour équiper la Wehrmacht de bonnets de fourrure pour le front russe. Avant l’arrivée sur Paris, elles sautent du train en marche. L’aide de Justes dans la France profonde leur permettra d’ être toutes trois en vie à la fin de la guerre, contrairement aux autres “raflés” qui, de Beaune-la-Rolande, ont été expédiés à Auschwitz. Aucun n’en reviendra.

Arlette Testyler et son mari, lui-même rescapé des camps de la mort, viennent de publier leurs Mémoires croisées parues sous le titre “Les Enfants Aussi”. A lire absolument!

Hélène Eisenmann

 

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