Ce soir sur France 3 : « 12 balles dans la peau pour Pierre Laval »

12 balles dans la peau pour Pierre Laval
Durée : 1 heure
Sous-titrage malentendant (Antiope).
Stéréo
En 16:9
Le sujet: Fusillé en 1945, Pierre Laval, homme clé du régime de Vichy, avait, avant la guerre, oeuvré comme avocat auprès des ouvriers et des pacifistes.

Plusieurs fois président du Conseil ou ministre sous la Troisième République, Pierre Laval (incarné dans le film par Christophe Malavoy) est resté dans la mémoire collective pour son rôle au sein du gouvernement de Vichy. Véritable numéro deux, après Philippe Pétain, il a eu un rôle capital dans la politique de collaboration avec les Allemands menée par l’Etat français de 1940 à 1945. Cependant, le parcours de cet ancien membre de la SFIO, pacifiste acharné et avocat défenseur de syndicalistes mais fervent anticommuniste, n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Il s’achèvera le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes, face à un peloton d’exécution.

La critique

Qui s’en souvient encore ? En décembre 1931, Pierre Laval, alors président du Conseil, fut élu «man of the year» par le très respectable «Time Magazine». Devançant Lindbergh, Staline et Gandhi, ce politique aux éternelles cravates blanches, homme râblé au teint bistre et à l’accent prononcé, était le premier Français à décrocher ce titre de prestige. Quatorze ans plus tard, le 15 octobre 1945, le même, qui aurait pu alors aisément prétendre au titre d’«homme le plus haï de France», finissait son parcours dans une fosse commune du cimetière de Thiais, après avoir été condamné à mort pour haute trahison. Des honneurs aux horions, du pacifisme à la création de la Milice, «avocat des pauvres» devenu l’incarnation de tous les péchés de Vichy, Laval a connu un singulier destin dont ce docu-fiction – la partie fiction avec Christophe Malavoy dans le rôle de Laval se réduit à une dizaine de minutes – s’attache à retracer le parcours sinueux.

Né le 28 juin 1883, il est le troisième enfant d’un modeste bougnat de Châteldon, dans le Puy-de-Dôme. Elève studieux et boursier, il part faire son droit à Paris et devient avocat en 1908. Il se spécialise alors dans la défense des syndicalistes, des anarchistes et des ouvriers miséreux du nord de Paris. Militant pacifiste et membre de la SFIO, il est élu en 1914 député d’Aubervilliers, puis maire de la ville en 1923. Il commence à racheter des journaux et des radios, parallèlement il prend ses distances avec la SFIO. Son ascension est sans accroc : plusieurs fois ministre, il devient président du Conseil en 1931. Toutefois, sa politique déflationniste ne fait qu’accentuer les difficultés de la France et la victoire du Front populaire le rejette dans l’opposition.

Assoiffé de pouvoir, il sera alors prêt à toutes les concessions pour revenir aux affaires. C’est chose faite lors du vote des pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 1940. Dans la foulée, le maréchal le nomme vice-président du Conseil. Mais les deux hommes se méfient l’un de l’autre. Un temps écarté, Laval est remis en selle par l’occupant allemand. En 1942, il devient chef du gouvernement, en charge de l’Information, de la Police et des Affaires étrangères, une sorte de ministre tout-puissant qui entame une collaboration active avec l’occupant, supervisant la rafie du Vél’d’Hiv (16-17 juillet 1942), créant la Milice et le STO.
Laval n’exprimera jamais ni regrets ni repentir. Après son audition au procès de Pétain, Joseph Kessel écrira dans un très bel article : «Laval n’est pas fou. Il est fait de la plus basse, de la plus pauvre substance humaine.»

–Vincent Monnier

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