“Oui, nous avons une responsabilité”, a répondu le président de la République lors de sa conférence de presse semestrielle, “parce que nous ne répondons pas suffisamment aux angoisses, aux inquiétudes de ceux qui vivent dans des quartiers populaires, au vivre-ensemble menacé”.
“Oui, nous sommes responsables de cette perte de sens, de repères”, a poursuivi le chef de l’État, parlant des Français qui se sentent dépossédés de “leur destin”, qui “craignent l’immigration”, qui “ne supportent plus ceux qui pensent différemment”.
A ces électeurs du Front national qui “ne se considèrent pas d’extrême droite” a-t-il souligné, il “faut dire la vérité: c’est quoi la solution ? Sortir de la zone euro ? Mettre des barbelés aux frontières ? Chasser ceux (étrangers, ndlr) qui travaillent ?”
François Hollande a plutôt mis en avant “le respect des règles” et les “sanctions contre les manquements à l’exemplarité”, une “laïcité préservée”, mais aussi les “gestes” fiscaux envers les foyers modestes pour 2014 et 2015.
Il a au passage pointé la part de responsabilité du traitement de l’information “où tout se vaut”, et des réseaux sociaux où l’on “peut tout charrier”, faisant le lien avec le fait d’avoir “assisté en France à une manifestation où on a crié mort aux juifs” et dénonçant des “comportements communautaires multiples qui ont attisé la haine de l’autre”.
Évoquant l’exaspération d’une partie de Français, “je préfère une colère à un silence”, a assuré le Président, “parce qu’une colère c’est encore un contact qui se fait, un silence c’est quand il n’y a plus d’espoir”.
“Notre responsabilité, la mienne, n’est pas de vendre de l’illusion mais de bâtir l’espoir et de dire combien nous devons être fiers de la France parce que ceux qui se laissent entraîner dans les dérives extrêmes pensent que la France n’a plus d’avenir. Eh bien, si”.