“Autres temps, autres mœurs”, dit le proverbe. Il en va sans doute de même pour certaines définitions qui ayant “fait leur temps” finissent par devenir inappropriées à notre époque.
C’est ce que semble penser l’Alliance Internationale pour le Souvenir de la Shoah (IHRA), une agence intergouvernementale de 31 pays occidentaux qui, devant la recrudescence des actes antisémites, a proposé une nouvelle définition de l’antisémitisme.
Cette définition est la suivante : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut être exprimée comme de la haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées vers des individus juifs ou non juifs et/ou leurs biens, vers les institutions de la communauté juive et/ou les institutions religieuses. »
Toujours selon la définition, “les manifestations peuvent inclure le ciblage de l’Etat d’Israël, conçu comme une collectivité juive. Cependant, la critique d’Israël similaire à celle portée contre d’autres pays ne peut pas être perçue comme antisémite.”
Pour l’heure seule la Grande Bretagne est prête à adopter cette nouvelle définition.
Selon Theresa May, Première ministre britannique, cette décision a été rendue nécessaire suite à l’augmentation des incidents antisémites enregistrés dans le pays (une hausse de 11% des actes antisémites pour les 6 premiers mois de 2016 au R.U), car dit-elle : »Il est inacceptable que l’antisémitisme soit présent dans ce pays. Il est encore pire que des incidents se multiplient. En tant que Premier ministre et membre du gouvernement, nous adoptons cette mesure qui est une étape novatrice ».
La Grande-Bretagne deviendrait donc l’un des premiers pays à utiliser une telle définition pour contrecarrer l’augmentation des agressions antisémites. Sera-t-elle imitée ?
Lison Benzaquen