Après les offensives menées contre l’Etat Islamiste, on peut s’interroger sur ce que deviendront les jeunes jihadistes embrigadés par l’EI.
Sans doute un grand nombre périra lors des affrontements, mais les autres? On sait que beaucoup d’entre eux tenteront de regagner leurs pays d’origine.
Ces jihadistes encore très jeunes, ont subi dès leur plus tendre enfance, un embrigadement épouvantable décrit par Nikita Malik, chercheuse au sein de la Guilliam Foundation (fondée au Royaume Uni en 2008, et qui se définit comme le “premier think tank contre l’extrémisme”), dans un rapport paru en mars dernier.
Selon ce rapport, les enfants nés de “femmes souvent enlevées et utilisées comme esclaves sexuelles, leurs ventres sciemment exploités pour fournir davantage de “main d’oeuvre”, sont soumis très tôt à un endoctrinement d’inspiration nazie. On leur montre des vidéos d’enfants en train d’exécuter des “ennemis” et cela afin de “normaliser“ les atrocités à leurs yeux.
On fournit également aux mères, des manuels pour leur expliquer comment faire de leurs enfants de bons jihadistes en leur recommandant de leur raconter, au coucher, des histoires de martyrs et de mort, et de les exposer au contenu des sites internet faisant l’apologie du jihad. Les enfants doivent faire de beaux rêves!!! Comment procéder, par la suite, pour rendre à ces enfants toute une innocence confisquée?
Mais en dehors des enfants, la famille tout entière fait partie du plan de radicalisation. En s’adressant à des familles, cela assure à l’E.I. la possibilité de devenir à long terme une “véritable société”.
Aujourd’hui avec le revers que connaît Daesh, on considère que plus de la moitié des jihadistes de retour en Europe, reste fidèle à son idéologie ultra radicale.
En France, Le Monde indique que près de “700 d’entre eux pourraient rentrer et parmi eux certains auraient des responsabilités au sein de l’organisation…”. Ce n’est pas rassurant. On considère que ce phénomène sera la “principale préoccupation pour les dix prochaines années”.
Nous avons affaire là, à des bombes à retardement dont on ne saura jamais à quel moment elles exploseront. Comme l’écrit le journaliste David Thomson (spécialiste du jihadisme), dans son livre “Les revenants” : nombreux sont les ex-jihadistes qui ne renient pas leur idéologie, voire “rêvent” encore de Daesh.
Nous ne sommes pas au bout de nos peines!…
Lison Benzaquen