Vive réaction de Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo. Selon elle, il y a un état d’urgence idéologique et il faut condamner beaucoup plus durement l’islamisme radical.

Zineb El Rhazoui parlant des attaques simultanées qui se sont produites le 13 novembre à Paris, à proximité du Stade de France et dans les X° et XI° arrondissements de la capitale :
“Ces attentats à répétition sont le fruit de la complaisance de la société ou encore du politiquement correct. Les auteurs de ces tueries étaient des enfants de ce pays, qui ont cédé à l’appel de l’idéologie islamo-fasciste. En plus de l’état d’urgence sécuritaire, un état d’urgence idéologique doit aussi être décrété.
Ce que nous devrions comprendre c’est que Daesh n’est que la forme conjoncturelle d’un problème qui existe depuis bien plus longtemps et qui continuera à exister quand Daesh disparaitra. Nous réussirons peut-être autant à détruire Daesh que les Etats-Unis ont réussi à détruire Al-Qaïda.
Le ver est dans le fruit, le problème c’est qu’ici en France, nous produisons des terroristes, nous produisons cette idéologie de mort et nous la produisons non pas à cause de notre système scolaire.
Il est temps d’appeler les choses par leur nom. Il est temps d’aborder les vraies questions. Quand j’entends que l’imam de Villetaneuse condamne ce qui vient de se passer j’ai envie de dire « merci, c’est gentil » mais vous en tant qu’imam, vous ne pensez pas qu’il faille faire une véritable introspection dans ce que vous enseignez à vos ouailles, est-‐ce qu’il n’est pas temps de se poser des questions sur pourquoi l’islam produit cet islamo-fascisme sous différentes formes?
La véritable question: pourquoi avons‐nous une jeunesse qui cède à l’idéologie de la mort? Ce n’est pas en bombardant Raqqa et en s’alliant avec la Syrie que nous allons éradiquer le terrorisme en France. Ce combat peut paraitre désespéré tant qu’on continue à se tromper de stratégie depuis longtemps.
Nous avons accepté d’être les otages de cette façon de penser qui fait que quand nous nous en prenons aux plus radicaux des musulmans, nous sommes tout de suite taxés de racisme. La France n’a pas de leçon à recevoir de ces assassins dont la plupart sont alignés avec des pays qui sont bien plus racistes que la France.
En France, nous avons bien plus de musulmans dans ce pays que dans les organisations terroristes, il faudrait que nous arrêtions d’accepter que ces pleurnichards de la stigmatisation derrière leurs burqas ou leurs barbes nous imposent leur standard radicalisé comme étant le standard de toute une identité dans ce pays.
Nous n’avons pas à céder à ça. On peut s’indigner que la messe soit donnée en latin mais on ne peut pas mettre notre nez dans ce qui se passe dans les mosquées. Tant que ce discours là sera abandonné à l’extrême droite, tant que les formations politiques classiques continueront à penser qu’en dénonçant cela elles peuvent être taxées de racisme on continuera à rester dans ce désespoir là.
Pour moi l’islam n’est pas une race, la radicalité n’appartient à aucune race et le dénoncer c’est se référer à des principes démocratiques. Nous devons comprendre qu’il est temps d’arrêter de transiger sur les violations faites à la démocratie, à l’égalité hommes-femmes au nom du différentialisme culturel.”