Ils fuient les guerres, la violence, les pillages, les viols, la confiscation de leur vie par des régimes sans droit, par des hordes barbares, par des fanatiques aveugles, ils fuient la misère qui condamne leurs enfants à la faim, à la maladie, à la prostitution, à la drogue, à la soumission.
Ils fuient, comme nos parents, nos grands-parents ou nos arrières grands parents ont fui le génocide des Arméniens, les pogroms en Russie, la montée des fascismes en Europe, la misère en Afrique, les guerres en Asie. Comme eux ils ne demandent qu’à vivre honnêtement. Ils ne mendient pas de l’assistance, mais ils nous demandent de l’aide, pour retrouver le chemin de la vie par le travail, la création, l’apprentissage, dans la solidarité, et la sécurité.
Nos parents, nos grands-parents, ont trouvé cette aide en France, pas toujours sous le regard bienveillant de la population et des personnels politiques, mais avec le soutien majoritaire d’une France que la traditon des droits de l’Homme et d’une société de droit n’avait pas abandonnée. Grâce à ce soutien ils ont retrouvé l’espérance, le courage, la dignité. Et ils ont donné à la France leurs mains pour travailler, leurs cerveaux pour créer, leur cœur pour apprendre à aimer cette nouvelle patrie, la servir et la défendre, parfois en lui sacrifiant leur vie.
Ne nous laissons pas manipuler par ceux qui voudraient nous faire croire que la France n’a pas les moyens d’accueillir les milliers de réfugiés qui nous demandent de l’aide, mettons en commun notre réflexion pour rendre le goût de la vie à nos sœurs et frères chassés de leurs terres. Ils apporteront à notre pays ce que nos parents et grands-parents lui ont apporté. Ne fermons pas nos portes, soyons solidaires de nos frères humains. Notre frilosité d’aujourd’hui serait notre honte demain.
Nina Grojnowski-Kehayan, enseignante retraitée, traductrice.
Fille d’émigrés qui ont fui les pogroms antisémites et la misère en Pologne et Roumanie. Fille de Résistante, et d’Engagé volontaire dans la Seconde guerre mondiale.