Chacun se souvient de ce discours impressionnant d’André Malraux au moment du transport des cendres de Jean Moulin au Panthéon. C’est à côté de celui qui incarne l’esprit le plus élevé de ce qu’on a appelé la Résistance que vont reposer, tel qu’en a décidé le Président de la République, quatre nouveaux symboles de cette même Résistance : Pierre Brossolette, Jean Zay, Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle-Anthonioz.
Le choix de ces quatre fait consensus malgré les divergences qui existaient entre le premier et Jean Moulin. Divergences appartenant à l’histoire mais qui aujourd’hui sont effacées devant la mémoire, le souvenir et l’union sacrée. “La Résistance? C’était d’abord des résistants…”(Daniel Cordier).
Peu nombreux furent ceux qui s’engagèrent dès le début dans la Résistance ou s’en allèrent pour Londres. Ce sont tous ces résistants que Jean Moulin et Pierre Brossolette s’efforcèrent d’unifier à force d’obstination et de courage. C’est cela aussi qu’ont accompli dans les camps, et tout au long de leurs vies, Germaine Tillon et Geneviève de Gaulle. Jean Zay est à part, homme politique, ministre de l’Education nationale, il fut arrêté en même temps que Pierre Mendes France et assassiné par la milice française parce que socialiste, juif et franc-maçon.
Aujourd’hui, période où le langage est dévoyé, les tentations fortes de se tourner vers cette extrême droite qui a eu le pouvoir de 1940 à 1945 et où on a vu ce qu’elle en a fait, honorer ces héros représentant les valeurs de la République la plus pure, était une nécessité : c’est chose faite.
A nous de les en remercier et de suivre, si possible leur exemple. “A elles et à eux, la Patrie reconnaissante.”
Daniel Rachline