Séance du 19 novembre 2013
Thème : l’Apartheid
Débatteur : Guy Zerhat
Le hasard a voulu que Nelson Mandela disparaisse quelques jours après notre séance.
Tout ce qui a été dit sur l’homme et son action, tous les hommages rendus par les grands de ce monde ont du, pour les élèves qui ont assisté au film et au débat, ne faire que renforcer ce qu’il ont vu et compris du combat mené par Mandela tout au long de sa vie contre l’apartheid, et plus généralement contre le racisme et la discrimination.
La concomitance de ces événements contribuera sans doute à ce que les élèves n’oublient pas cette séance de sitôt.
Il y a deux héros de taille dans ce film : Nelson Mandela, bien sûr, qui passe 27 ans de sa vie en prison, mais surtout son geôlier, James Gregory, personnage principal de l’histoire.
C’est un Blanc avec tous ses préjugés ancrés dans l’apartheid, son mépris et sa condescendance à l’égard des Noirs. Mais, avec Mandela, son jugement va changer. Le premier regard qu’ils échangent entraîne toute la suite que l’on devine : les préjugés tombent et le geôlier devient le maillon qui relie son illustre prisonnier avec l’extérieur. En parallèle se développent les difficultés qu’ont la femme du goêlier et son fils à rejoindre son parcours.
La magnifique salle du cinéma Saint-Germain-des-Prés est bondée. Ils sont 200 élèves avec leurs professeurs, émerveillés d’être dans un si bel endroit. Beaucoup sont noirs comme Mandela.
Guy Zerhat, notre débatteur, brosse à grands traits l’histoire de l’apartheid, la grande figure de Mandela, le rôle majeur de Frederik de Klerk, président de la République, qui eut l’immense courage d’entamer les pourparlers avec Mandela.
Mais, dit-il, tout ne va pas au mieux actuellement, dans ce pays, malgré l’abolition de l’apartheid. “Vous, les jeunes, qui êtes les citoyens de demain, nous comptons sur vous pour aider à gérer tous ces problèmes de racisme et d’antisémitisme”.
Le débat s’ouvre par quelques questions sur les origines de l’apartheid, l’emprisonnement de Mandela, la mort de ses fils, le devenir de Gregory.
Puis une jeune fille demande s’il y a eu un apartheid en France ; un garçon, possiblement malien, veut savoir si d’autres pays ont connu l’apartheid, au Mali par exemple. Quand Guy explique qu’il n’y a pas eu d’apartheid ailleurs qu’en Afrique du Sud, un immense brouhaha s’élève de la salle.
Tous ces enfants de la diversité ont bien du mal à penser qu’ils sont reconnus à égalité, même en France, même sans apartheid. Ont-ils raison ?
Mémoire 2000 et toutes les autres associations antiracistes ont encore du pain sur la planche !
Hélène Eisenmann