Une campagne pour alerter sur les dangers du blanchiment de la peau

La mairie de Paris lance une campagne d’information sur les dangers de la dépigmentation. Environ 20% des femmes d’origine afro-antillaise de la capitale auraient recours à des produits éclaircissants, dont les effets sont souvent très nocifs pour la santé. Un guide pédagogique et une BD sont publiés. Une soirée-débat (le 3 novembre à l’Hôtel de Ville) et une fête à la mairie du 18e (le 7 novembre) sont organisées. Découvrez en vidéo les explications d’un dermatologue sur les risques liés aux crèmes éclarcissantes.

Les produits éclarcissants peuvent nuire gravement à la santé. C’est le principal message de la campagne d’information lancée par la mairie de Paris, en partenariat avec URACA (Unité de réflexion et d’action des communautés africaines). Des affiches sont disposées dans trois arrondissements (10, 18e et 19e) dès le 4 novembre. Un guide pédagogique , ainsi qu’une bande dessinée sont aussi publiés.

Détériorations majeures de la peau

Car l’usage des crèmes pour éclarcir la peau semble très répandu à Paris : environ 20% des femmes de la communauté afro-antillaise les utiliseraient. « Cette campagne de santé publique vise à les mettre en garde sur les dangers auxquels elles s’exposent, explique Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire chargé de la santé publique et des relations avec l’AP-HP. Et les populations concernées n’ont souvent pas conscience des risques encourus ».

» Agrandir l’image

Les premières séquelles peuvent être gravissimes : détériorations majeures de l’épiderme, acné résistante, vergétures, affinement extrême de la peau… A moyen terme, des risques d’hypertension, de diabète, voire la perte de la vue peuvent survenir.

Comment éviter ces dangers ? « Pas de produits interdits, vendus à la sauvette ou achetés dans un autre pays, pas de produit hors de son emballage d’origine, pas de mélanges », conseille le Dr Antoine Petit, dermatologue, dans le prologue du guide. Les messages de prévention commencent d’ailleurs à être diffusés auprès du personnel médical, des permanences de Protection maternelle et infantile (PMI) et des associations des trois arrondissements concernés. Une centaine de personnes ont déjà été formées par l’URACA.

« Tu serais plus belle si tu étais un peu plus blanche »

La peau claire ? « C’est un critère de beauté pour de nombreux hommes africains », regrette Assyta, jeune femme d’origine tchadienne. On m’a déjà dit : « Tu serais plus belle si tu étais un peu plus blanche » ! ». Les produits éclarcissants illicites sont d’ailleurs « très faciles à trouver, et quasiment en vente libre » dans plusieurs quartiers parisiens. Et les femmes utilisent ces crèmes de plus en plus jeunes : « Des filles commencent à s’éclaircir dès 13 ans », et se fabriquent leurs propres cocktails de produits à domicile.

Une fête à la mairie du 18e et une conférence-débat

– « Beauté ébène, une journée citoyenne sur les dangers de l’éclaircissement de la peau » : c’est le nom de la fête organisée le samedi 7 novembre à la mairie du 18e en présence de la marraine et du parrain de la campagne : Aya Cissoko (double championne du monde de boxe française) et Enoch Effah (triple champion du monde de boxe française). Au menu : une table-ronde, un débat, danse, chant…
A partir de 14h, entrée libre

– Une soirée-débat sur le blanchiment de la peau le 3 novembre
Projection du film « Blanchir, une affaire pas très claire » et débat
Organisée par le groupe communiste et élus du Parti de gauche du Conseil de Paris, le 3 novembre à 18h, à l’auditorium de l’Hôtel de Ville, 5 rue de Lobau (4e)
Invitations disponibles par mél (avant le 3 novembre, 16h) : groupe_communiste@paris.fr

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s