Un film sur Céline, vient de sortir sur les écrans français et bénéficie de bonnes critiques.
– On réédite le livre “Les décombres” paru en 1942 de Lucien Rebatet, écrivain fasciste, laudateur d’Hitler et d’un antisémitisme nauséabond. Rebatet souhaite, entre autres dans cet ouvrage, que la persécution des juifs aille encore plus loin.
– “Mein Kampf“ est depuis le 1er janvier 2016 tombé dans le domaine public. Réédité en Allemagne, il est un véritable succès de librairie. Le premier tirage est épuisé et devant l’afflux de commandes française, anglaise et italienne, un nouveau tirage est annoncé. 70 ans après la guerre, on assiste à une sorte d’engouement malsain pour des auteurs qui, en dépit de leur talent littéraire (réel ou pas…), ont “trempé leur plume dans la haine.” Pourquoi ? Pour l’historien Laurent Joly, ces ouvrages sont désormais des documents historiques. Tandis que le sociologue Michel Wieviorka, lui, se demande si l’on est suffisamment capable de faire la part des choses, le travail de la mémoire et de l’Histoire sont-ils suffisamment distants de nous pour que nous puissions voir ces textes comme des documents historiques, voire littéraires? … ou: Est-ce qu’au contraire, dans cette période où soufflent des vents malsains du côté de l’extrême-droite, il n’y a pas un public qui va lire de tels écrits au premier degré? On pourrait ajouter, comme Yves Mollier professeur d’histoire contemporaine française, et qui semble le plus plausible aujourd’hui : qu’il y a une sorte de fascination pour l’absence de limites. Il y a une forme d’accoutumance à l’antisémitisme, pour ne pas dire une résurgence. Du coup, ces textes paraissent moins sulfureux. Dans le climat actuel, ne peut-on craindre que la banalisation de ces textes ne vienne renforcer l’attrait qu’exerce aujourd’hui, auprès de certains jeunes, une violence extrême à laquelle nous assistons tous les jours ?
Lison Benzaquen