
Séance du 19 mai 2015
Thème : la libération de Paris (70 ans)
Débatteur : François Rachline
50 élèves du collège Camille Sée avec leurs professeurs, sont venus apprendre et comprendre ce qu’avait été la libération de Paris
Ainsi, ont-ils pu entendre l’allocution historique du Général de Gaulle à l’Hôtel de Ville : « Paris ! Paris outragé! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré!..».
Ils y ont vu aussi nombre d’images et de témoignages inédits.
Tout n’y est pas blanc ou noir et c’est ce qui en fait l’intérêt. On y voit des actions héroïques mais aussi des bavures (cinq prisonniers allemands exécutés un à un par un jeune soldat).
On entend le fils du gouverneur Von Choltitz tenter d’expliquer pourquoi son père, qui participa à la destruction de Rotterdam et de Sébastopol, a épargné Paris.
Le calme total pendant la projection montre combien ces jeunes élèves ont suivi attentivement le film.
A l’heure des questions, comme souvent, ce sont les élèves de 3° normale, mieux que les 3° européennes qui participent de façon fort intéressante au débat.
Les autres hésiteraient-ils à se dévoiler ?
Notre débatteur, François Rachline, frère de Daniel, l’un des membres de Mémoire 2000, est le fils de Lazare Rachline, Socrate, dans la Résistance.
Il brosse un tableau passionnant des méandres de la guerre, en s’appuyant sur l’action héroïque de son père. Il montre un talent exceptionnel à faire participer les élèves. En particulier il les pousse à prendre position personnellement : “Qu’aurais-je fait en telle circonstance? Que ferais-je aujourd’hui au risque de prendre des coups si j’étais témoin d’une injustice, d’un acte de racisme ou de toute atteinte à la liberté? “
A la fin du débat un élève demande à trois des membres de Mémoire 2000 qui ont connu la guerre de raconter leur histoire.
L’heure a tourné, la séance doit prendre fin. Les réponses seront brèves. Pour l’une c’est le récit des Justes qui ont sauvé sa famille en lui prêtant leur nom. Chez l’autre, le père a décrété qu’il ferait tout pour ne pas rencontrer un seul Allemand sur le sol de France et, après bien des péripéties, il y a réussi ! La troisième raconte comment son père a entendu l’Appel de Gaulle du 18 Juin et a pris la décision de partir immédiatement le rejoindre à Londres.
On le sait, les élèves sont toujours avides d’entendre des Témoins. Et ceux de la guerre 39-45 et des camps, bientôt il n’y en aura plus.
Mais d’autres générations, plus jeunes, seront témoins d’autres faits moins dramatiques.
Du moins, c’est ce qu’on leur souhaite.
Hélène Eisenmann