Séance du 20 novembre 2014
Thème : La guerre de 14/14 (100 ans)
Débattrice : Madame Benistant
Qui se souvient que ce film, présenté une seule fois en Belgique en 1958, réalisé en 1957 et retiré de l’affiche jusqu’en 1975 date à laquelle ce film américain a été enfin autorisé à sortir en France ?
En effet, l’histoire d’une mutinerie pendant la guerre de 14/18 a été jugée trop critique contre l’armée et ses dirigeants. Certains spécialistes y avaient vu une œuvre anti-française réalisée à dessein par les Américains.
Mais Stanley Kubrick s’en est défendu en déclarant “ce film n’est en aucun cas ni pour ni contre l’armée, au maximum c’est un film contre la guerre”.
C’est un film dur, aussi dur que le sujet qu’il traite. Aussi les jeunes qui assistaient à la séance (ils étaient près de 150) semblaient heureux que l’un de leurs professeurs d’histoire présents leur donne des explications. En effet c’est Mme Benistant, du Collège Georges Duhamel, qui s’était proposée de remplacer le débatteur défaillant ce matin là et elle l’a fait avec énergie et en apportant beaucoup de précisions sur le sujet traité.
Nous l’en remercions vivement !
Venons en aux questions : Marion, élève de 3ème, est terriblement choquée que l’on ait exécuté trois soldats choisis par hasard. Hélas cela s’est produit plusieurs fois et notre débattrice précise qu’il y a eu environ 650 exécutions par représailles ou soi-disant insubordination. Parmi les moments les plus terribles montrés dans ce film, celui-ci dépasse tous les autres en horreur…
Certains élèves tiennent à faire remarquer qu’il y a une grande différence entre le front, les tranchées où les soldats se meuvent dans la boue parmi les rats, alors que dans le grand château à l’arrière, on voit les officiers discuter sans fin. Parmi eux, le Colonel Dax, (Kirk Douglas, superbe !) est le seul messager entre ces deux mondes.
Le bombardement des ses propres troupes ordonné par l’un des officiers provoque évidemment la stupéfaction chez nos jeunes spectateurs…
Manon, toujours elle, fait remarquer que dans ce film sur la guerre en majorité franco-allemande, on entend une seule voix de cette nationalité, celle d’une femme qui chante pour les soldats français…
Le moment fort du film, l’attaque de la colline, alors que les officiers savent très bien qu’elle est surement imprenable, fait réagir les élèves qui ont découvert l’incompétence des généraux qui, pour la gloire, n’hésitent pas à envoyer “les torses contre les mitrailleuses”. Notre débattrice conclut en citant les batailles les plus meurtrières, Verdun, la Somme, qui ont fait des milliers de victimes et en cite les chiffres terribles qui impressionnent nos jeunes spectateurs. Ceux-ci vont quitter la salle en silence, mais ils n’en auront pas fini avec cette guerre qui est non seulement à leur programme mais aussi dans tous les médias actuels et dans toutes les commémorations. Gageons que les images si dures qu’ils ont découvert ce matin resteront dans leur mémoire et leur donneront envie d’en savoir plus sur cette page affreuse de l’histoire.
Claudine Hanau