Devant une salle comble, Martin Hirsch, ancien Président d’Emmaüs France, introduit le débat qui suivra la projection du film sur l’appel de l’abbé Pierre : “Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée… ”
Martin Hirsch lance, lui aussi, un appel aux 160 élèves présents : “En 1954, l’abbé Pierre a réussi à susciter un déclic : un nombre considérable de gens se sont impliqués pour sa cause en donnant, qui de l’argent, qui du matériel, qui un toit. Vous tous et toutes qui êtes là aujourd’hui, je souhaite qu’au fond de vous aussi se déclenche le déclic qui vous poussera à épouser une cause qui deviendra la vôtre, qu’elle soit au service d’un individu, d’un groupe, d’une association. Vous pourrez aussi, si vous en avez le désir, consacrer 6 mois ou 1 an au Service Civique récemment créé pour tout jeune de 16 à 25 ans”.
Nos élèves ont suivi avec grande attention la projection du film. Leur façon de réagir montrait combien ils (elles) vibraient pour la cause de l’abbé Pierre et de ses compagnons. Et ensuite, leurs questions posées à notre débatteur, Laurent Desmard, impliqué depuis plus de 30 ans chez Emmaüs, ont confirmé cet intérêt
“Voyez-vous une différence entre la situation d’aujourd’hui et celle d’alors ?”
– On avait réussi à faire baisser le nombre de gens en difficulté. Hélas, aujourd’hui, avec la crise, on trouve de nouveau des gens qui, même avec un salaire, n’arrivent plus à se loger.
“Qu’apportez-vous aux personnes qui viennent vous voir ?”
— Ce sont des clochards que l’on reçoit. Le premier jour on les nourrit, on leur propose une douche. Ensuite on leur donne envie de travailler avec la communauté, puis on leur donne un pécule pour le travail effectué. Et surtout on leur donne le goût de devenir les acteurs de leur vie.