Mémoire 2000 a offert ce voyage aux élèves de 3ème 6 du collège Le parc à Saint-Maur avec leur professeure d’Histoire, Madame Chevolot, accompagnée de Monsieur Sérafini, professeur de technologie. Le voyage avait été voté au conseil d’administration du collège cet automne.
La grève reconductible, du 7 mars menaçait notre départ pour les 8 et 9 mars. Le 7 mars vers 16 heures, les 2 trains sont confirmés, et Monsieur Si-Amer, Principal du collège Le Parc à Saint-Maur, nous donne le feu vert.
Arrivée au camp des Milles vers 11 heures.

La visite commence par un atelier : « complice ou résistant ? ».
Justine, notre guide, montre deux photos que les élèves identifient : Philippe Pétain et Hitler.
Elle interroge : Qui parmi vous aurait été résistant ? Un bras se lève.
– Qui parmi vous aurait été complice ? Aucun bras levé.

Justine a levé le bras à chaque question. C’est très complexe, on ne peut pas savoir ce que l’on aurait fait.
– Est-ce que tous les complices des crimes nazis sont des psychopathes ? Les élèves unanimement répondent non.
– Comment est-ce possible que n’importe qui puisse devenir complice ?
Le film de l’expérience de Milgram est présenté. Il s’agit de mesurer le niveau d’obéissance à un ordre contraire à la morale. Le professeur doit infliger un choc électrique à un élève chaque fois qu’il se trompe. Un scientifique dirige l’opération et incite le professeur à continuer les punitions à chaque erreur et intensifier le choc électrique. Il entend les cris et supplications de l’élève qu’il ne voit pas. Le scientifique et l’élève sont des comédiens. Jusqu’où le professeur va-t-il se soumettre à l’autorité du scientifique et continuer à torturer l’élève fautif ?
Qu’est-ce qui peut influencer nos choix ? Les élèves identifient le groupe, l’autorité du chef, la peur, Justine ajoute la propagande.
Puis elle interroge : face à un dilemme moral qu’est-ce qui doit influencer mes choix ?
Ce qui doit influencer mes choix, c’est que je suis responsable de mes actes.
Notre guide évoque la Shoah par balles. Plus de 1 500 000 personnes juives exécutées entre 1941 et 1944 en Ukraine par les troupes allemandes, avec l’aide de 500 civils enrôlés et envoyés sur le front de l’Est par les nazis.
En contrepoint, elle évoque Auguste Boyer, gardien du camp des Milles qui a sauvé des enfants, il a réussi à les faire sortir du camp au risque de sa vie (Auguste Boyer et sa femme sont Justes parmi les nations).
Après-midi, visite du camp.



Le camp était gardé par des policiers français qui avaient pour principale mission d’empêcher les évasions. Ils intervenaient peu à l’intérieur du camp. Les prisonniers s’organisaient comme ils pouvaient.
Dans un premier temps, le camp était occupé uniquement par des hommes désignés comme indésirables parce que allemands autrichiens et/ou juifs. Parmi eux, de très nombreux artistes et intellectuels dont Max Ernst, Hans Bellmer et Léon Feuchtwanger. Ils résistent par l’esprit en créant des centaines d’œuvres.

Ces artistes créent aussi des spectacles.


Au niveau où se situait le Kabaret, il y avait les fours pour cuire les briques. C’est là que dormaient les hommes, dans la poussière qui pénétrait partout.

À partir de 1942, les femmes et les enfants ont été internés et se sont installés à cet étage brûlant l’été, glacial l’hiver.

Les femmes voyaient les trains de déportés partir tous les jours. Certaines, désespérées, ont choisi de sauter par la fenêtre, parfois avec leurs enfants.

Après la visite, notre guide, Justine, a offert aux élèves le Petit manuel de survie démocratique ainsi qu’un ticket d’entrée au Camp des Milles pour une prochaine visite en famille.
Tout au long de ce parcours impressionnant, les élèves se sont montrés respectueux et attentifs.