
De nombreuses associations ont organisé des événements pour commémorer le triste anniversaire de la Retirada, lorsque des milliers d’espagnols contraints de quitter leur pays en prise aux griffes du fascisme, ont traversé les Pyrénées dans les conditions hivernales très dures pour y recevoir un “accueil” indigne.
C’est en février 1939 qu’environ 500 000 espagnols ont fui la mort semée sur leur terre par le dictateur Franco et ses acolytes. Avec femmes et enfants, ils traversèrent les Pyrénées dans l’espoir d’être accueillis en France. Les autorités françaises ouvrent alors des camps de concentration pour les recevoir (Argelès, Rieucros, forteresse de Colioure etc…) ainsi que des camps disciplinaires en Algérie et Tunisie, pour les plus “rebelles” !
Ces camps sont dans un état d’hygiène déplorable, rats, puces, pas de point d’eau, rien à manger, bagarres, enfants orphelins laissés seuls, errant, s’accrochant aux barbelés dans l’espoir sans doute d’être soutenus ?
En 1939, quand la seconde guerre mondiale éclate, nombreux sont ceux qui décident de combattre le fascisme européen, leur ennemi depuis 1936.
Peu d’alternatives s’offrent à eux : la Compagnie de Travailleurs Etrangers (CTE) affectés à la construction d’ouvrages militaires et construction de routes (la route des Espagnols). D’autres s’évadent et prennent le maquis. Ils sont les premiers poursuivis par la police de Vichy et déportés à Mathausen, un des camps les plus durs (aucun survivant en 1945).
Ils portent le fameux triangle bleu des apatrides et la lettre S pour Spanien. C’est l’élimination par l’épuisement au travail.
A partir de 1941, les espagnols sont parmi les premiers gazés (kommando de Mathausen).
Les médecins nazis les utilisent, comme cobayes pour leurs expériences médicales qui menèront à la solution finale. Ces assassinats sont répertoriés dans les registres comme “morts spéciales”, désignées sous le code “14f13”, les convois sont appelés transfert vers le “sanatorium de Dachau” et plus tard “camp de convalescence” !
Ils ont pris part aux luttes contre le fascisme, pour la liberté et ont continué à lutter contre toutes les dictatures, en particulier la dictature franquiste qui a sévi en Espagne jusqu’en 1975 !
Ne les oublions pas !
Ce wagonnet, témoin de cette période, honore les travailleurs espagnols qui ont contribué à l’empierrement des routes dans le Briançonnais.
Merci à la ville de Pontis (04) de remettre ce courage à l’honneur.
Joëlle Saunière