Dans la chaleur de la nuit
Séance du 16 octobre 2018
Thème : Le racisme anti noir
Débatteur : Romain Huret
Dans une petite ville du Mississippi, un crime vient d’être commis.
L’adjoint du shérif arrête un inconnu assis dans le hall de la gare. Il est directement accusé du meurtre : il est noir et a beaucoup d’argent sur lui. Après vérification de son identité, il s’avère que cet homme est Virgil Tibbs, un policier, membre de la brigade criminelle de Philadelphie.
Il est alors relâché sans un mot d’excuse.
Mardi 16 octobre 2018, nous avons projeté “Dans la chaleur de la nuit” à un public très nombreux (190 élèves provenant de classes de 3ème des collèges Jean Macé de Clichy et Camille Sée de Paris et du lycée Louis Armand de Nogent), une version sous titrée qui a provoqué une vague d’effroi dès les premières minutes, aussitôt éteinte car les élèves ont parfaitement suivi le film.
Notre débatteur Romain Huret, professeur d’Histoire en faculté, a très habilement géré le débat. Après quelques questions concernant directement le film, l’intérêt s’est rapidement déplacé vers le contexte historique de l’époque : la naissance du racisme, la séparation des espaces Blancs/Noirs, la lutte de Martin Luther King, l’action de Rosa Parks, la loi sur l’avortement, l’existence du Ku Klux Klan…

À des élèves qui ont du mal à accepter que les noirs soient considérés à cette époque comme des sous-hommes aux EU, Romain Huret rappelle que en France, des Kanaks étaient en 1931 présentés dans des cages et observés comme des animaux…
Viennent ensuite des discussions sur le racisme actuel aux États-Unis et en France : les lois sur le port d’armes, sur le fait que aux Etats-Unis dans 9 cas sur 10 ce sont des noirs qui sont arrêtés au volant pour des contrôles, sur la différence de justice pour les Noirs ou pour les Blancs…ceci malgré les lois, ainsi que les mentalités qui chez certains n’ont pas beaucoup évolué ; en France le port d’arme n’est pas légal, les lois antiracistes sont respectées mais les mentalités continuent à évoluer dans le bon sens mais aussi dans l’autre sens et Romain Huret les appelle à la vigilance.
Enfin, s’amorce une discussion plus philosophique sur : ”les Noirs doivent-ils être parfaits pour être bien intégrés “. Les élèves s’appuient sur le constat que dans le film Virgil Tidds est extrêmement bien habillé, calme, intelligent et professionnel que Obama représente le noir sportif, diplomate, cultivé qui a réussi…
Romain Huret reconnait que le mythe de l’excellence est toujours présent, mais que le vrai combat doit être de mettre en avant les gens “moyens” qui font la société et que chacun doit accepter les différences de chacun afin de créer une société plus variée et plus “riche”.
Les jeunes ont semble-t-il été très sensibles au film et au débat qui a suivi et un très grand nombre est venu nous remercier pour cette matinée.
Arlette Weber