Séance du 20 mars 2018
Thème : l’antisémitisme
Débatteur : Alexandre Arcady
Dans le cadre de la “Semaine d’éducation et d’actions contre le racisme et l’antisémitisme” qui valorise les engagements de l’ensemble des institutions et de leurs partenaires en faveur des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous avons choisi le film “24 jours” pour projeter le mardi 20 mars 2018. Nous avons reçu le soutien de la Mairie de Paris qui l’a annoncé dans son programme et a ainsi permis l’inscription de classes.
Nous avons donc eu le plaisir d’accueillir 114 élèves : 2 classes de 3ème, du collège Camille Sée (15°), une classe de 1ère du lycée Voltaire (12°) et une classe de 3ème pro du lycée professionnel Beaugrenelle ainsi que leurs enseignants.
Le débat a été animé par Alexandre Arcady, réalisateur du film qui retrace, avec une grande précision, l’affaire Halimi qui a eu lieu en janvier 2006 et explique les raisons qui l’ont poussé à créer ce film : le livre de Ruth Halimi (la mère d’Ilan enlevé par le gang des “Barbares” et décédé des suites des tortures subies), l’insistance des sœurs d’Ilan pour que leurs prénoms soient conservés afin de montrer la véracité des faits, une recrudescence de faits antisémites dans les années 2010. Mais il faudra attendre la fin des jugements des responsables de la mort d’Ilan Halimi pour que le film puisse sortir en salle.
Alexandre Arcady déplore le manque d’aide pour créer ce film, l’accueil réservé et le non-achat des droits par la télévision alors que ce film est un véritable “donneur d’alerte”.
Cette phrase va déclencher un échange un peu “enflammé” entre quelques élèves, des enseignants et le réalisateur. Qui veut-on alerter et à propos de quoi, différence entre antisémitisme et antisionisme, place de l’islamophobie, critique des jeunes de banlieue…
Alexandre Arcady ramène le calme en explicitant le fait qu’il souhaite que ce film fasse réfléchir tout un chacun sur l’acceptation de l’autre quel qu’il soit, la solidarité, la dénonciation de tout acte de racisme.
“Ce n’est pas un combat communautaire mais c’est le combat de tous les citoyens responsables, et vous les jeunes qui utilisez les réseaux sociaux, ne vous laissez pas abuser par certains commentaires et utiliser ce mode de communication pour être solidaires dans le combat contre toutes les formes de discrimination”.
Il en profite pour parler d’autres films qu’il a réalisés “Là-bas…mon pays” et “l’Union sacrée” qui montrent que des personnes de culture, de religion différente peuvent œuvrer pour atteindre un même but : le respect des autres, la dénonciation des actes inacceptables.
Le calme revient et les questions qui suivront seront plutôt de l’ordre de techniques de film (comment rendre une histoire qui a duré 24 jours en 1h30, pourquoi avoir choisi de montrer le visage de Fofana à tel moment, la censure lorsque Ilan est brulé, la véracité des paroles de Fofana etc…)
Le réalisateur a répondu à toutes les questions, en explicitant les causes de son choix et les résultats escomptés.
Il les a ensuite interrogés sur leur ressenti pendant le déroulement du récit. Tous ont été unanimes (vifs applaudissements lors des prises de paroles) sur l’intérêt du film et l’émotion qu’il suscite.
La meilleure preuve est qu’à la sortie du cinéma, une classe restait encore pour continuer les échanges avec Alexandre Arcady et ont vivement remercié Mémoire 2000 pour leur avoir permis de voir et d’échanger sur cet évènement tragique. Un élève suggère de nous envoyer par écrit son ressenti sur les thèmes abordés.
Arlette Weber