
David Goldblatt nait en 1930 de parents juifs lituaniens émigrés en Afrique du sud pour échapper aux persécutions. Il commence la photographie dans les années 1960. Son œuvre est une exploration critique de la société sud-africaine pendant et après l’apartheid. Loin des images chocs, il décrit la complexité avec un regard saisissant d’humanité. Pour lui, “le photographe est un observateur, un observateur passionnément dépassionné qui doit être ouvert à la réalité qui se trouve devant lui.” Les légendes précises et factuelles, de sa main, font partie intégrante de son travail. Dans la série “The transported of KwaNdebele” de 1983, les images des passagers de la ligne Marabastad-Waterval restituent les très longs trajets quotidiens imposés aux journaliers. La légende d’un portrait de passagers endormis sur les banquettes, précise : “la plupart des passagers feront à nouveau le trajet le lendemain entre 2 et 3h du matin.”
Il observe les gens ordinaires, les employés des mines d’or, les townships mais aussi les relations complexes entre les blancs et les noirs. Le racisme des Afrikaners le désespère et il explore l’intimité complexe entre les fermiers et leurs domestiques. Il photographie aussi les constructions, l’architecture qui raconte une société.
Ne ratez pas cette première occasion de découvrir en France le travail de ce documentariste engagé dont le regard invite à comprendre plutôt qu’à juger.