
Le vendredi 27 octobre 2017, le West-Eastern Divan Orchestra interprétait Don Quichotte de Strauss et la 5e symphonie de Tchaïkovski sous la direction de Daniel Barenboïm à la Philharmonie de Paris.
En 1999, Daniel Barenboïm et le professeur de littérature palestinien Edward Saïd avaient créé un atelier dans le but de regrouper des jeunes Palestiniens et Israéliens et d’encourager le dialogue interculturel.
Depuis, l’orchestre se produit un peu partout dans le monde. Il est devenu un symbole : l’exemple que la musique peut briser les frontières et qu’une paix serait possible entre Juifs et Musulmans.
Ce qui ressortait de ce concert était tout d’abord la qualité musicale exceptionnelle, mais également la charge émotionnelle quant à l’histoire et à l’image de l’orchestre. Les musiciens sont entrés sur scène ensemble, ont joué ensemble, ont contribué un par un à des œuvres musicales pour aboutir à un résultat collectif et qualitatif. Une certaine neutralité se dégage de cet orchestre : en effet, les musiciens sont, certes, issus de pays en conflit mais sont avant tout collègues, amis et humains.
La dernière note jouée, les artistes se sont levés, se sont tous fait la bise : pas de questionnement sur le pays d’origine de l’autre, aucun conflit ou clivage politique donc aucune opposition verbale ou physique.
Le West-Eastern Divan Orchestra illustre parfaitement l’idée qu’une écoute de l’un envers l’autre est indispensable pour pouvoir mettre fin à ce conflit politique, même si la musique ne peut, malheureusement, le résoudre.
Mais lorsque l’on voit un public acclamer à plein poumons et applaudir l’orchestre, debout, pendant plus de dix minutes ; lorsque l’on voit des musiciens, issus de pays en conflit, réunis pour une cause commune : faire de la musique ; lorsque l’on apprend que cet orchestre joue dans les pays d’origine de ses membres, comment est-il encore concevable d’imaginer une telle division politique au sein de ces pays alors qu’il existe, sous nos yeux, ce bel exemple de fusion des cultures et de ces deux sociétés sur scène ?
Eilidh Saunière, 17 ans