La présence et la participation effective d’un jeune Français parmi les bourreaux du groupe djihadiste lors de la décapitation de l’otage Peter Kessig, interroge sur ce nouveau phénomène qui séduit et embrigade certains de nos jeunes concitoyens, convertis ou non.
On pense que plus d’un millier de Français sont impliqués dans le djihad et qu’au moins 56 d’entre eux ont déjà trouvé la mort. Les Français représenteraient un des plus grands contingents occidentaux.
On a longtemps cru que les djihadistes français étaient issus des couches populaires fragilisées. Il y en a bien sûr. Mais ce que montre un rapport du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’Islam (CPDSI), c’est que ce sont les classes moyennes qui sont majoritaires (67%), contre seulement 16% pour les classes populaires et à égalité, les classes socioprofessionnelles supérieures (17%). Les plus touchés sont les jeunes de 15 à 21 ans et l’endoctrinement se fait systématiquement par internet (91%).
De nombreuses hypothèses ont été envisagées pour essayer de comprendre ce phénomène. Ce que dit Dounia Bouzar, directrice du centre, et qui va à l’encontre que ce que l’on pensait, c’est que 80% des familles dont les enfants partent pour le djihad, sont athées. Le seul point commun de ces jeunes embrigadés, selon Mme. Bouzar, serait “un caractère d’hypersensibilité et la recherche d’une cause et d’un idéal”. Ces jeunes sont repérés sur internet par des recruteurs islamistes qui utilisent les méthodes sectaires pour “détruire le contour identitaire et l’histoire du jeune, pour qu’il ne soit plus attaché à sa famille et ses amis…Progressivement, pour le jeune élu l’identité du groupe supérieur remplace son identité individuelle. Il perd aussi son analyse critique et une sorte d’hypnose se met en place, remplaçant la raison par le mimétisme.”
Pour Dounia Bouzar il s’agit bien là d’un endoctrinement sectaire et non pas religieux et le combat à mener pour en venir à bout doit commencer par cesser l’amalgame entre les musulmans pratiquants et les radicaux. Il convient d’autre part, d’être très attentifs aux changements d’attitudes des jeunes même si ces derniers les justifient par la religion.
Si Mme. Bouzar a raison, c’est tout un système de pensée qu’il faudrait modifier afin de pouvoir lutter efficacement contre ce nouveau fléau qui touche une partie de notre jeunesse. Qu’avons-nous à perdre à essayer? Le jeu en vaut bien la chandelle!!
Lison Benzaquen