I. Le général Bigeard vient de mourir.
Pluie d’éloges, biographie exemplaire, officier français le plus décoré, héros de Dien Bien Phu (une défaite), héros avec Massu de la bataille d’Alger… Oui mais défenseur de l’utilisation de la torture en particulier lors de la bataille d’Alger. Méthode qu’il n’a jamais reniée, ni regrettée. Dans une démocratie qui se respecte et que l’on respecte, il y a des limites à ne pas franchir — la torture en était une.
II. Crime contre l’humanité, crime de guerre, bain de sang, 11 septembre, barbarie, carnage, massacre… et j’en passe. Autant de termes employés par presque tous les commentateurs à propos de l’attaque de la flottille dite “humanitaire”. Disproportionnée, cette attaque, a dit Nicolas Sarkozy. Il se trompe de camp, c’est le mot démesure qu’on doit utiliser pour tous ces termes improprement employés.
III. Rappel à l’ordre pour ne pas oublier
Un livre : Paroles de l’ombre, lettres et carnets des Français sous l’occupation (1939-1945). Editions les Arènes.
Documents, cartes d’alimentation, cartes d’identités avec le tampon “Juif”, lettres, photos, lettres de dénonciations, misères de la vie de tous les jours, compromissions, héroïsmes, radio … tout y passe. Passionnant et terrible pour ceux qui ne veulent ni oublier, ni croire ceux qui nous disent encore aujourd’hui : on n’avait pas le choix.
Si, on a toujours le choix.
Et puis, pour couronner le tout, un extrait d’un article d’Hitler publié par un journaliste appelé Joseph Hell dans le journal allemand Der Gerade Weg, en 1922 : “Lorsque je serai réellement au pouvoir, ma toute première tâche consistera à annihiler les juifs… Je ferai construire autant de rangés de potences, puis les juifs seront pendus… Et ainsi de suite jusqu’à ce que le dernier juif ait été exterminé…”
On ne peut pas dire que personne ne savait.
IV. Pour ne pas être en reste : la coupe du monde de football…
L’attitude inqualifiable des joueurs dévoile et illustre clairement de ce qu’est devenue notre société : incivile, irrespectueuse, grossière, inculte, sans honneur… avec l’argent comme valeur cardinale.
Tout le contraire de ce que le sport doit représenter pour la jeunesse : une école de morale, de courage, de justice et de probité…
Daniel Rachline