Notre voyage au Camp des Milles s’annonçait incertain. Il tombait en plein milieu d’une série de grèves annoncées à la SNCF.
La veille, nous savons que nos trains sont maintenus pour la plus grande joie des collégiens, des enseignants et de nous-même.
Le 8 mars à 7H, tout le monde est là, une demi-heure avant le départ du train, gare de Lyon.
Voyage sans encombre. Les enfants ont été remarquablement disciplinés. Pas de déplacements intempestifs entre les fauteuils, pas de bavardages bruyants, ni dérangement d’aucune sorte.
Arrivée à Aix en Provence à l’heure. Notre car nous attend. Direction le Camp des Milles.
Après une matinée bien chargée, pause déjeuner dans la vaste cour du Camp sous un timide soleil de fin d’hiver.


Chacun s’installe comme il peut, dans le calme et avec un grand respect pour les lieux
En fin de journée une fois la visite du Camp achevée, nous reprenons un car qui nous emmène à l’auberge du Bois Luzy à Marseille où nous passerons la soirée et la nuit.
L’auberge est un ancien petit château datant du second empire construit par un riche armateur marseillais. Il occupe une position dominante sur les hauteurs de Marseille d’où son propriétaire pouvait voir entrer et sortir les bateaux de sa flotte. Ce château a aussi été le siège de la Kommandantur pendant la guerre, avant de devenir une auberge de jeunesse.
Les enfants sont très excités et ravis de découvrir leur résidence éphémère.



Les élèves s’égayent joyeusement dans l’établissement et vont à la découverte de leurs chambres. Ce sont des chambrées de 6 et la professeure désigne un responsable par chambre à qui reviendra de garder la clé.
Après que chacun s’est acquitté de la redoutable tâche de faire son lit, les uns et les autres déambulent librement dans l’auberge et dans le parc.
L’heure du dîner est très tôt : 19h. Nous nous installons tous dans le grand réfectoire meublé de grandes tables et de bancs en bois. Un chef officie dans l’arrière cuisine d’où émanent des senteurs appétissantes. Tout le monde semble pourvu d’un bon appétit. Après une fraiche salade de concombre et verdure, on nous sert un plat de petits légumes farcis avec du riz.
Recette typiquement provençale. Les petits farcis sont délicieux et les enfants, après pas mal de chahut, se taisent et dévorent. Lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils peuvent avoir double ration, c’est la ruée vers la cuisine. Ils y reviendront trois fois et rendront des assiettes parfaitement vides. Le chef n’en revient pas et est aux anges devant de tels clients.


Soirée au château un peu bruyante. Certains enfants ont du mal à regagner leur chambre et le gardien de nuit vient nous réveiller vers minuit pour demander à la professeure d’aller calmer les récalcitrants au repos.
Tout rentre dans l’ordre et nous nous retrouvons tous le lendemain matin au réfectoire autour d’un bon petit déjeuner pris dans le calme. Le manque de sommeil chez certains est palpable mais le dynamisme revient bien vite.
Nous quittons notre auberge en emportant un panier repas pour notre déjeuner et nous dirigeons vers le métro, direction le Vieux Port.

Après la Viste du Mémorial des Déportations, nous nous retrouvons sur la grande esplanade devant le Mucem où nous nous installons sur des bancs pour le déjeuner.


On fait des photos du groupe devant la mer.
Sur le trajet du retour vers la gare Saint-Charles, un petit moment de liberté est proposé aux élèves tout heureux de profiter de cette offre. Certains vont acheter des souvenirs, ou découvrir le quartier, d’autres compléter leur repas dans un fast food, pendant que les adultes vont s’assoir à la terrasse d’un café face au Vieux Port.
Rendez-vous dans une demi-heure sous le grand pavois en miroir installé sur le port.
Tout le monde est à l’heure. On recompte les élèves une énième fois.
Le groupe se re forme.

Un lien particulier s’est établi entre certains élèves et les adultes. Nous avons partagé des moments très forts et vécu des émotions. Cela se voit, cela se sent et cela s’exprimera.
Pour l’heure, nous remontons à pied jusqu’à la Gare Saint-Charles et nous figeons devant les tableaux d’affichage des départs où une légère inquiétude s’installe. Notre train est annoncé avec 20 minutes de retard. Le train qui nous précède et celui qui nous suit sont annulés.
Le nôtre, quoique retardé, est confirmé. Nous partirons. Les professeurs, Nathalie Chevolot et Thierry Sérafini ont d’un bout à l’autre du voyage, assuré l’encadrement dans le calme et la confiance des élèves. La qualité de leur relation avec cette classe de 3ème 6 est palpable.
Nous sommes fatigués mais ravis de ces deux jours et de ces belles rencontres.

Retour tranquille et retrouvaille des enfants avec leurs parents.
Un groupe de filles puis de garçons, nous interpellent sur le quai pour nous remercier et nous dire à quel point ils ont apprécié ce voyage. Ils ajoutent gentiment qu’ils ont été heureux de nous connaître.
Nous sommes émues aux larmes, c’est notre plus belle récompense.

Un joli lien pour de beaux moments.