
Une récente enquête du réseau d’investigation journalistique européen (EIC) a révélé qu’une partie de l’argent que l’Union européenne verse à la Turquie pour “fixer” les migrants et les réfugiés sur le territoire turc a servi à empêcher des Syriens de fuir leur pays et aurait causé de nombreux morts.
L’Union européenne a financé la Turquie pour plusieurs dizaines de millions d’euros de véhicules militaires et d’équipement de surveillance.
Or la Turquie est en train d’achever la construction d’un mur de trois mètres de haut et de 900 km de long à sa frontière avec la Syrie qui sera le troisième mur le plus long du monde. Ce mur est équipé de caméras thermiques, de tours de tir télécommandées et de drones.
Officiellement, la frontière est ouverte, mais selon le HCR et de nombreux témoignages recueillis par des ONG la frontière est en réalité fermée et les nombreux Syriens qui tentent de la franchir pour échapper à la guerre civile sont refoulés. Human Rights Watch a révélé au début de l’année que des soldats turcs ont tiré sur des réfugiés syriens pour les forcer à revenir sur leurs pas et à retourner en Syrie.
La crise des réfugiés n’a pas cessé, elle a été déplacée à la frontière turquo-syrienne. Les réfugiés ne meurent plus en tentant de rejoindre la Grèce, ils meurent sur la frontière entre la Turquie et la Syrie.
Les idéaux et les droits de la personne humaine défendus par l’UE sont foulés au pied par cet accord qui fait honte.
Rose Lallier