Jeudi
16 novembre 2017 Mémoire 2000 a permis à trois classes (2 classes de 3ème) du collège Alfred de Vigny à Courbevoie et une classe de 1ère du lycée Corvisart à Paris, de visiter le Camp des Milles.
Après un trajet en TGV et autobus nous avons été pris en charge par trois guides pour une visite très intéressante en trois volets.
Etant donné le temps imparti, il ne nous a pas été possible d’approfondir toute l’installation du musée. En particulier, certains jeunes adolescents (12/13 ans) commençaient à “décrocher” vers 13 heures (la faim!). D’autres, plus âgés, ont préféré tout de même finir la visite “plutôt se nourrir de culture, que de pain !” s’est exclamé l’un des élèves. Ces derniers ont pu, grâce au film de conclusion, se rendre compte, via la collection de témoignages et récits, de ce que les déportés avaient vraiment vécu en ces lieux.
Nous avons proposé aux élèves un questionnaire simple auquel ils ont répondu sur le chemin du retour (dans le TGV).
Nous livrons quelques remarques à propos de ces questions.
La partie historique
Le camp a connu trois périodes
1939 – 1940, les Allemands (intellectuels, artistes…) qui avaient fui le régime fasciste de leur pays ont été considérés comme ”sujets ennemis” par la France et internés dans cette ancienne briqueterie désaffectée.
1940 – juillet 1942, le Camp des Milles est devenu un camp pour “indésirables” surpeuplé (3500 internés arrivèrent d’un seul coup).
Août et septembre 1942, il devient le camp de “déportation des juifs” ; des trains les transportent à Drancy puis à Auschwitz. A l’initiative du gouvernement français, plus de cent enfants furent déportés, le plus jeune avait un an !
Les lieux d’habitation
Paroles d’élèves
“La froideur des lieux, on se pose la question : comment ils ont pu survivre dans de telles conditions ?”. “On ne s’y attendait vraiment pas. Le vivre et en entendre parler est vraiment différent”.
“Les conditions de vie étaient exécrables” et “participaient à la déshumanisation des internés”
“Froid extrême – hygiène déplorable – odeurs insupportables”.
“Le cabaret dans le four à briques leur a permis de se divertir”.
“On admire le fait qu’ils aient gardé leur dignité grâce à leur art”.
La partie réflexion
“un engrenage auquel on peut résister”
Ce que les élèves ont retiré de cette visite :
“On peut résister en votant” “par l’éducation” “en manifestant” “en faisant de la contre-propagande”. “Tant qu’il y aura de la résistance nous pourrons lutter contre les génocides”.
“Je trouve cela triste que les policiers français aient participé à ce génocide”.
“Garder en mémoire ce qui s’est passé afin que ça n’arrive plus”.
“Honte qu’ils soient internés juste parce qu’ils s’opposaient au régime nazi”.
“Il n’y a pas de race si ce n’est la race humaine”.
“L’horreur de la guerre du racisme… L’homme est un prédateur pour l’Homme”.
La question : “Avez-vous entendu parler des “artistes dégénérés” ? “Oui, mais on pense qu’ils étaient juste en avance sur leur temps”
“Pour se souvenir de demain, il ne faut pas oublier hier”.
Nous avons le sentiment que les élèves qui ont participé à cette journée sont repartis confortés dans l’idée qu’il ne faut jamais se soumettre sans réflexion. Ils ont vécu de l’intérieur ce qu’est l’internement abusif et ont compris que le danger est toujours là, “en embuscade”…
Joëlle Saunière et Arlette Weber