
Généralement, j’ai la plume facile et suis rarement embarrassée pour écrire. Mais là, je dois avouer que j’ai beaucoup de mal. Parler de Daniel au passé, m’est encore, près de deux mois après sa disparition, très difficile. Ses appels quotidiens me manquent : nous par- lions beaucoup des “affaires” de Mémoire 2000, mais aussi des événements du monde, de “tout et de rien”. Le plus souvent sur un mode humoristique qui reprenait toujours le dessus même après quelques bons coups de gueule.
On riait beaucoup. C’était un vrai “pote”. Daniel et moi, “faisions” le journal ensemble depuis près de 20 ans. “Avant” c’était Maurice qui s’en occupait, puis le relai a été pris par Pierre Gailhanou, Daniel et moi. C’est à Pierre que je dois de savoir composer un journal – à force de le regarder… Et, Pierre, un beau jour, a décidé qu’il avait mieux à faire et il est parti. Nous nous sommes donc retrouvés, Daniel et moi, “obligés” d’assumer.
Ce que nous avons fait. De numéro en numéro pour Daniel comme pour moi, nous occuper du journal est devenu un vrai plaisir, même si nous prenions notre rôle très au sérieux et même si les sujets que nous traitions étaient le plus souvent graves. Daniel pensait, à juste titre, qu’il doit aussi y avoir du plaisir à militer. Bien sûr nous n’étions pas toujours d’accord, mais nous arrivions toujours à un compromis acceptable sans JAMAIS nous fâcher et dans un respect mutuel absolu. Souvent nous disions que le jour où nous n’éprou- verions plus de plaisir à faire le journal, nous “pas- serions la main”. Daniel est parti avant d’être lassé… Je me sens bien seule. Salut Daniel. Tu as beaucoup donné. Repose en paix.
Lison Benzaquen