Pluie Noire (Kuroi Ame), un film de Shôhei Imamura (Japon, 1989, 123 minutes)
Ce film est terrible à voir… L’annonce même du titre et sachant qu’il s’agit de la bombe atomique sur Hiroshima, provoque déjà une certaine angoisse… Mais il faut croire que les jeunes sont habitueś à voir des images très dures car sans attendre quelques secondes d’étonnement, ils nous ont littéralement bombardé de questions !
Thème : Hiroshima (70 ans)
Débatteur : Guy Zerhat
Les explosions, les incendies, les corps noircis que l’on enjambe n’avaient pas l’air de les avoir trop impressionnés, mais ils voulaient bien sûr en savoir plus… Notre débatteur qui ce jour là était un membre de Mémoire 2000, le Dr. Guy Zerhat, ne peut s’empêcher de nous mettre dans l’ambiance. Il déclare en tout premier lieu “Hiroshima, c’est la honte de l’humanité”…Il est vrai qu’il est médecin et que c’est encore pire pour ceux qui ont pour mission de sauver des vies humaines et non pas d’en voir des milliers se désagréger dans la fumée de la bombe !
Afin de rappeler ce qui s’est passé avant cet acte monstrueux, il revient sur l’histoire de l’époque, Pearl Harbour, l’impérialisme japonais et surtout l’urgence de terminer une guerre qui continue de causer la mort de tant d’hommes, à cause du refus japonais de capituler. Hiroshima a été essentiel pour arrêter la guerre. “Pourquoi pas Tokyo” demande un élève ? Tokyo était la capitale que les Américains n’ont pas voulu détruire, mais ils ont choisi une ville où les militaires étaient nombreux, où se trouvaient de nombreuses usines et où les maisons étaient pour la plupart en bois… On voit dans le film des bébés carbonisés, le souffle brûlant tout sur son passage, et les suites comme le disent les rescapés “les femmes de l’éclair sont stériles”. Un jeune élève, qui semble encore sous le choc du film demande à Guy Zerhat s’il est vrai que l’eau était empoisonnée et qu’elle a entraîné de nombreux cancers de la peau. Un autre se préoccupe à juste titre des effets de la bombe dans le temps. Combien durera la radioactivité? Il est bien difficile de le dire aujourd’hui.
Enfin, une question répond à l’angoisse que l’on sent monter dans les rangs de plus en plus attentifs : aurait-on pu arrêter l’usage de la bombe ? Pourquoi le peuple, l’armée, les “Présidents” n’ont- ils rien fait? On comprend leur indignation, mais ce n’était pas dans l’ordre des choses de l’époque!… Difficile de répondre quand une guerre aussi impitoyable semblait alors ne pouvoir jamais finir…
Claudine Hanau