Il y a des tics de langage gênants et qui n’épargnent personne.
C’est ainsi que l’on entend communément parler de juifs de France, de Français d’origine maghrébine, africaine, asiatique, ou… Et même François Hollande, lors de sa visite en Israël et son discours à la Knesset, n’a pas échappé à ce travers et j’ai été surprise et agacée d’entendre le président évoquer les “ juifs de France” et louer leur apport au pays!?!
Pourquoi, parce que l’on est en Israël, y associer systématiquement les juifs de France? Pourquoi toujours lier juifs et Israéliens. Les Français juifs ne sont pas Israéliens, ils sont Français, comme le sont les Français chrétiens, les Français musulmans, les Français agnostiques…les Français tout court – point. Es-qualité ils font ce qu’ils peuvent pour la France comme tout citoyen soucieux d’apporter le meilleur à son pays.
Pourquoi donc cette manie de revenir toujours aux origines des personnes, qu’elles soient religieuses, ethniques, culturelles…
Que certains Français soient solidaires d’Israël : pourquoi pas? Que d’autres Français sont solidaires d’autres pays : et alors??
Définir quelqu’un par ses “origines” à chaque fois que l’occasion se présente, relève d’une généralisation choquante voire stigmatisante.
Ce genre de discours fait pour séduire, favorise et mène à une communautarisation regrettable et à une concurrence pernicieuse des particularismes de quelque nature qu’ils soient.
Le modèle d’intégration à la française qui a très bien fonctionné jusqu’à il y a une vingtaine d’années, semble désormais en panne et quasi abandonné par les responsables politiques qui, par facilité, démagogie et pour avoir la paix, ne trouvent rien de mieux que de flatter les particularismes. Si ces particularismes sont certes enrichissants, ils ne peuvent l’être que s’ils s’agrègent à un terreau commun, une identité commune partagée. Comment autrement, arriver à une cohésion sociale et nationale?
A jouer du communautarisme le danger est grand à moins que l’on souhaite prendre modèle sur les sociétés anglo-saxonnes dont on connait désormais les limites et les difficultés.
Lison Benzaquen