Non, les pays baltes ne sont pas, de loin, la destination la plus prisée. Et pourtant, de mai à juillet le climat y est fort agréable, les promenades dans les rues bordées de maisons anciennes très plaisantes. De plus, l’histoire de ces trois pays voisins mais très divers, coincés entre deux grands conquérants, est compliquée mais passionnante et résume tous les grands événements qui ont secoué l’Europe de l’est : guerres, occupations diverses et bien entendu la Shoah, hélas présente à chaque pas. Il n’est pas étonnant de voir dans l’une des capitales qu’il existe un “Musée des Occupations”…
Seul des pays baltes à faire partie de l’Europe, l’Estonie, a une langue qui s’apparente à celle de sa voisine, la Finlande. C’est dans l’un des musées de sa capitale, Tallin, que nous y avons vu exposée une carte du pays datant de la guerre et frappée du signe “Judenfreï”… On y est préparé mais c’est quand même un choc !
La prochaine étape était la Lettonie. Il ne faut pas manquer sa capitale, Riga, qui du temps des Tsars, était la troisième ville de la Russie. Héritage de l’occupation soviétique, le russe est parlé par près de 50% de la population. L’Union Soviétique avait projeté de russifier ce pays en incitant Russes et Ukrainiens à s’installer dans le pays qu’ils ont occupé pendant 20 ans après la guerre.
Terminons notre périple par la Lituanie, la plus au sud, et sa capitale Vilnius. Sur les places, beaucoup de jeunes dans les cafés. Non loin, on visite le ghetto, le petit et le grand, dont les rues sont bien vides… Le pays comptait 160 000 juifs avant la guerre dont 90% ont été assassinés dans les ghettos et dans les forêts des environs par les nazis souvent aidés par les milices lituaniennes. Des monuments ont été érigés assez tardivement dans ces sombres forêts de pins, aux côtés de quelques fosses conservées afin de montrer comment on y entassait les corps des hommes, femmes et enfants tués par balles.
Il y a actuellement dans les pays baltes une renaissance de certains mouvements d’extrême droite qui ne semblent pas combattus par les gouvernements en place. A tel endroit on a vu des drapeaux nazis dans quelques manifestations qui apparemment n’ont pas été interdits et très récemment, on a pu lire dans la Lettre du Crif, que sur un site estonien avait été déclaré qu’à Auschwitz, on se “chauffait au gaz”…
Des beaux pays , certes, qui méritent d’être visités mais qu’il faut surveiller de près!…
Claudine Hanau