Depuis le temps que l’on parle de “radicalisation” des jeunes sans pour autant voir les dirigeants se démener pour essayer d’endiguer le phénomène, on commençait à perdre espoir.
Puis, le 23 février dernier, un plan national de prévention de la radicalisation a été dévoilé par Matignon pour “réorienter la politique de prévention”, et cela suivant 5 axes :
1 – Prévenir les esprits face à la radicalisation
2 – Compléter le maillage détection/prévention
3 – Comprendre et anticiper l’évolution de la radicalisation
4 – Professionnaliser les acteurs locaux et évaluer les pratiques
5 – Adapter le désengagement.
Chacun de ces axes est accompagné d’une série de mesures.
Il y en a 60 en tout, qu’il serait fastidieux de développer ici.
Mais les premières de ces mesures nous intéressent particulièrement, car elles concernent l’école et la défense les valeurs de l’école républicaine :
– En développant les dispositifs de soutien à la laïcité aux niveaux national et académique, en les adaptant aux besoins locaux.
– En renforçant la formation aux valeurs républicaines des enseignants et de l’ensemble des personnels de la communauté éducative.
– En développant plus particulièrement dans les quartiers sensibles les plans “devoirs” et “mercredis” pour mieux accompagner les élèves dans leurs apprentissages y compris en matière d’éducation aux médias, sur les temps scolaires et périscolaires.
– En faisant évoluer le régime juridique encadrant l’ouverture des établissements d’enseignement privés hors contrat, en unifiant les trois régimes déclaratifs actuels et en renforçant leur efficience.
– Au niveau national, spécialiser des équipes d’inspecteurs académiques et diffuser au niveau territorial un guide de bonnes pratiques sur les contrôles des établissements d’enseignements privés hors contrat.
Et, pour renforcer les défenses des élèves, les mesures proposées sont également intéressantes :
– Prémunir les élèves face au risque de radicalisation dans l’espace numérique et aux théories du complot en systématisant l’éducation aux médias et à l’information (EMI), tout en développant leur pensée critique et la culture du débat.
– Poursuivre la formation pédagogique des personnels, développer les ressources et outils à disposition. Etc…
Les autres axes présentent des mesures également très pertinentes que l’on peut consulter sur internet.
Il reste à espérer que ce plan sera mis en œuvre rapidement d’autant qu’à l’en croire, il mobilisera :
– 25000 agents de l’Etat, de collectivités territoriales, travailleurs sociaux formés sur la radicalisation.
– Que 2600 jeunes seront pris en charge et 800 familles accompagnées à travers le réseau des cellules préfectorales et d’accompagnement des familles (CPRAF)
– Qu’il y aura 101 CPRAF soit 1 par département
– Et que 90 associations et structures de prise en charge et d’accompagnement sont partenaires des préfectures.
On estime qu’il y a aujourd’hui en France, environ 19745 “individus” radicalisés…
Souhaitons bon vent à ce plan national de prévention contre la radicalisation.
Espérons qu’il ne restera pas lettre morte et sera scrupuleusement appliqué.
Lison Benzaquen