
Stress, échec scolaire, dépression, passage à l’acte…la crise du covid qui aura duré plus d’un an a eu, sur les jeunes notamment, des effets dévastateurs. Ils paient un lourd tribut.
Cette crise pour certains équivaudrait à un tremblement de terre qui ébranlerait leur perception du monde. La reconstruction pourrait être longue et difficile.
Il n’est pas question ici d’en “remettre une couche” en répétant tout ce que tout le monde sait déjà sur les effets des confinements et autres mesures anticovid sur les jeunes. Il s’agit modestement d’essayer, chacun à son niveau de se montrer inventif, de réfléchir à des moyens, des astuces, des “trucs” qui pourraient aider ces jeunes en détresse à s’en sortir.
De nombreuses mesures ont déjà été mises en œuvre et à cette occasion on a pu malheureusement, se rendre compte que les structures d’accueil de jeunes existantes sont insuffisantes et manquent de moyens et de personnel. On compte en France un psychologue pour 30 000 étudiants : c’est consternant !
Il faut cependant signaler des initiatives intéressantes.
– Celle de permettre à des enfants de 3 à 17 ans, de bénéficier gratuitement de dix séances avec un psychologue en est une. C’est un premier pas. Mettre des mots sur leur malaise permettra à ces enfants de tenir à distance le traumatisme engendré par la crise.
Ce ne sera probablement pas la panacée, mais un outil pour envisager le “redémarrage” d’une vie mise entre parenthèses durant la pandémie.
Cependant, ces séances ne seront utiles que si elles viennent en complément d’un travail au sein des écoles et des familles où les adultes devront porter un regard vigilant et bienveillant sur ces enfants. Le rôle des enseignants sur lesquels tant d’espoir et de charge reposent est primordial.
Ce sont des projections positives et confiantes sur une jeunesse désorientée qui lui permettront de pouvoir se reconstruite. Et chacun peut y prendre part.
– La mise en place d’une formation, à la Sorbonne, pour apprendre à aider les étudiants en détresse, est aussi une mesure très utile car elle traite le problème en amont. Cette formation aux premiers secours en santé mentale apprend à de jeunes volontaires – filles et garçons – à explorer les troubles psychiques, les crises suicidaires et autres symptômes de la dépression. Au terme des quatorze heures de formation, tous deviendront “secouristes en santé mentale”. “Il ne s’agit pas de se substituer aux soins, mais plutôt de se rendre compte de changements de comportements…Les étudiants s’entraînent à repérer des signes pour apporter une première aide.” Une approche qui peut être déterminante car elle agit comme une alerte et ouvre un accès plus rapide aux soins.
En dehors de ces initiatives “officielles” chacun peut agir et une association comme la nôtre a un rôle à jouer. L’Histoire et la Mémoire sont des outils essentiels pour démontrer que rien n’est jamais irrémédiablement inscrit et que l’on peut toujours se relever d’une crise.
Les exemples ne manquent pas. De tous temps, les guerres, la misère, les catastrophes de toutes natures ont traumatisé des générations d’enfants. Pourtant beaucoup s’en sont sortis grâce à des mécanismes de défense divers comme la ténacité, la créativité, l’engagement, la positivité et surtout l’aide et la confiance d’adultes. La transmission de ces valeurs cardinales est une des garanties de la réussite.
De nombreux débatteurs ont déjà lors de nos séances, porté témoignage de telles “renaissances”…Il nous faudra donc continuer et sans doute affiner et intensifier notre action.
C’est grâce à la multiplicité d’initiatives que nos jeunes pourront rebondir.
Tout cela prendra assurément du temps et certains enfants surtout les plus fragiles, ne s’en sortiront probablement pas. Mais chaque geste compte et, n’oublions pas que, comme dit l’adage, “il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer”.
Lison Benzaquen