Journal d’octobre 2019 : Homophobie dans le sport et racisme anti-blanc

Depuis quelques années déjà, l’homophobie est un sujet récurrent dans tous les stades où se déroulent des compétitions sportives. En août 2019, un match de football a été interrompu suite à des chants visant la Ligue Professionnelle de Football et à la présence de banderoles homophobes dans les tribunes.

Or, s’il y a une volonté louable de s’attaquer à l’homophobie dans les stades, on note surtout l’absence de travail préparatoire de cette même Ligue auprès des supporters. Car le chant insultant “la Ligue, la Ligue, on t’enc’…” est un chant récurrent.

Les supporters ultras se sentent discriminés. Ils dénoncent des huis-clos partiels prononcés par la LFP après l’utilisation de fumigènes, mais aussi des interdictions et restrictions de déplacement. Quand les matches sont arrêtés, les supporters ne vivent pas cela comme une mesure de lutte contre l’homophobie, mais comme une volonté supplémentaire de les écarter des stades. Donc, d’un côté des supporters qui se sentent agressés par les autorités, et de l’autre des dirigeants de clubs décidés à être plus sévères par rapport à certains comportements.  A partir de là, les chants insultants redoublent, manière de contester non pas la lutte contre l’homophobie mais la politique des autorités à leur égard.

Il faut sortir rapidement de cette spirale négative, ce que tente de faire la Ministre des Sports Roxana Maracinaenu, en dialoguant avec les associations de supporters, ceci en présence de la DILCRAH (Délégation Interministérielle pour la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme). Il  faut un plan d’action globale rassemblant les clubs, les Centres de Formation, les Associations de Supporters ; agir dans le sens de la prévention et de l’intégration des homosexuels dans le foot-ball (à ce jour, un seul ancien joueur pro a déclaré son homosexualité, car cet aveu n’est pas facile pour un joueur pro !) et le sport en général. Faire disparaître les comportements et les banderoles où l’agressivité, la grossièreté et une ironie affligeante et lamentable rivalisent de façon pitoyable. Et puis, pourquoi ne pas responsabiliser les clubs, les punir au portefeuille en déclarant le huis-clos pour certains matches, voire en leur infligeant des amendes substantielles ? La faiblesse et les discussions ne suffisent pas, il faut frapper fort. Les supporters y réfléchiraient à deux fois avant de récidiver, et les dirigeants feraient là un acte d’autorité, une autorité qui jusque là n’a été qu’illusoire.

Autre problème préoccupant : ces derniers mois, il a été fait état d’un prétendu “racisme anti-blanc” dans des quartiers de certaines villes de France. Des insultes (sale blanc, sale Français…), et même une chanson “Pendre les Blancs”.  Mais parle-t-on là vraiment de « racisme » ? Après tout, tous les racismes se ressemblent. Or, dans le cas qui nous intéresse, il ne s’agit nullement de discrimination à l’embauche ou au logement, pas de discours politique anti-blanc, pas de contrôles au faciès. Et pourtant, l’expression a fait florès, et certains faits incontestables donnent à réfléchir : à l’Université de Saint-Denis, on a pu lire des inscriptions du genre “Mort aux Blancs”, “Français= PD”, “Fuck White people”. Le terme “Français de souche” a été évoqué. En 2010, un sociologue a pu faire un état des lieux de cette forme de racisme qui se développerait dans certains quartiers de certaines villes de France. Il ne faut donc pas se voiler la face, et prendre conscience de ce phénomène qui existerait dans certaines villes, ce qui reste à vérifier.

Egalement à vérifier, cette affirmation d’un commentateur de football selon laquelle existe un racisme anti-blanc dans certains clubs de football de la région parisienne, où les jeunes joueurs blancs seraient maltraités (on ne leur parle pas, on ne leur passe pas la balle, on ne leur permet pas de se doucher avec les autres), c’est-à-dire des jeunes issus de l’immigration. Difficile à croire, mais comment est-ce possible ? Certes, particulièrement dans la région parisienne, la plupart des jeunes joueurs sont issus de l’immigration et adorent le football. D’autre part, beaucoup d’entre eux ne sont pas scolarisés, et le foot les passionne. Ils se rêvent en footballeurs pros, émules du grand Zinedine Zidane. Il est donc possible qu’ils ne voient pas d’un très bon œil des concurrents d’une autre origine. Donc, tout cela demande confirmation.

Un dernier mot, car décidément le football est à l’honneur : depuis les exploits de l’équipe de France féminine de football, le nombre de jeunes filles licenciées a bondi (de 55.000 à plus de 200.000). Décidément, Jean Ferrat avait raison : la Femme est l’Avenir de l’Homme.

Guy Zerhat

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