Journal de Juillet 2019 : Programme 2019- 2020

Nous reprenons comme toujours des thèmes, mais aussi des dates de commémoration.

En octobre, le premier film projeté sera Green book de Peter Farrelly. Mahershala Ali y interprète Don Shirley admirable pianiste noir qui fait une tournée dans le sud des Etats Unis. Il est accompagné d’un chauffeur blanc raciste qui découvre la réalité de la ségrégation, visible en particulier dans l’existence du “green book”, guide destiné aux afro américains qui voyagent, dans les années soixante, répertoriant les lieux où leur présence est auto- risée. Don Shirley court aussi le risque d’être agressé physique- ment, c’est pourquoi il choisit ce videur italien du Bronx pour l’accompagner. Les préjugés et la méfiance du chauffeur vont fondre devant le talent et l’élégance du pianiste raffiné et la découverte de la violence de la ségrégation.

En novembre, nous commémorons les 80 ans de la Retirada avec Le camp d’Argelès documentaire de Felip Solé qui sera présenté par le réalisateur. La guerre d’Espagne n’est pas dans les programmes d’Histoire, mais elle préfigure le second grand conflit mondial alors que les républicains espagnols fuient devant les troupes franquistes et les bombardements sur la Catalogne. En 1939, la guerre d’Espagne dure depuis trois ans. La guerre civile oppose les franquistes soutenus par les troupes de Mussolini et d’Hitler et les républicains, de différentes tendances de gauche, soutenus par des milliers de volontaires étrangers. Le 26 janvier 1939, Barcelone tombe devant les troupes de Franco. Les républicains qui s’étaient repliés en Catalogne, cherchent refuge en France. C’est la Retirada, un exode massif. Des centaines de milliers de réfugiés fuient les bombardements de l’aviation franquiste. La frontière est d’abord ouverte aux réfugiés civils, puis aux soldats. Mais l’accueil est plus que précaire. On construit à la hâte des camps dont celui d’Argelès-sur-Mer, sur la plage même. Le documentaire de Felip Solé présente la vie quotidien- ne de ce camp jusqu’à sa fermeture en 1941. Voir aussi sur ce sujet, en page 7, l’article de Joëlle Saunières.

Le 3 décembre, pour la journée internationale des personnes handicapées, les établissements scolaires sont invités à mieux faire connaître les personnes en situation de handicap. A cette date, nous programmons Le huitième jour, film de Jaco van Dor- mael sorti en 1996. La rencontre improbable entre deux hommes que tout oppose : l’homme d’affaires pressé, et le jeune handicapé mental.

Le 27 janvier est la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste. Le mardi 28 janvier, les élèves pourront voir le film de Louis Malle, Au revoir les enfants. Les professeurs connaissent la difficulté de la transmission de la mémoire de la Shoah avec la charge morale qui est associée à ce devoir de mémoire. Nous demanderons à Ginette Kolinka de venir dialoguer avec les classes. Elle est la dernière des trois “filles de Birkenau”, Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens ont disparu en 2018. Au mois de mai, est paru en librairie Retour à Birkenau écrit avec Marion Ruggieri. On y retrouve le bouleversant témoignage qu’elle a tu pendant des années à ses proches, sa mère, son mari, son fils, “pas par honte, plutôt pour ne pas embêter les gens”. Et depuis qu’elle a pris la parole, le besoin de faire entendre pour qu’on n’oublie jamais.

En février, c’est autour de la place des femmes dans la société que nous présentons Les figures de l’ombre de Théodore Melfi. Des femmes afro-américaines, maintenues dans l’ombre de leurs collègues masculins, dans le monde de la recherche spatiale, voilà le film qui proposera de réfléchir à la place des femmes dans la société. Lutter contre le sexisme est toujours une priori- té. Nul doute que les prises de parole seront vives tant le sujet est à vif entre les adolescents. Les garçons se sentent souvent injustement remis en cause dès que l’on aborde cette question et les filles défendent leur place avec plus ou moins de conviction.

Le 17 mars. Cette année, la semaine citoyenne contre le racisme aura pour thème “Entrer en résistance, comprendre, refuser, résister.” Nous avons choisi pour illustrer ce thème, le film Monsieur Batignole de Gérard Jugnot, qui montre comment, dans certaines circonstances, en l’occurrence la guerre, un être peut basculer soit dans l’infamie et la lâcheté soit dans la résistance et l’honneur.

Le 28 avril, le film Harkis d’Alain Tasma aborde un pan d’Histoire méconnu. Celle des harkis forcés à l’exil en France, menacés en Algérie car associés au pouvoir colonisateur. Considérés comme des traitres dans leur pays ils sont accueillis comme des parias en France. Le film retrace le drame des musulmans pro- français engagés par l’armée française comme supplétifs pendant la guerre d’Algérie. Nous sollicitons Alice Zeniter, auteur du remarquable L’art de perdre, prix Goncourt des lycéens pour dia- loguer avec le public.

Le 12 mai, le dernier thème abordé sera l’homophobie, avec Philadelphia de Jonathan Demme sorti en 1994. Le malaise et les préjugés autour de l’homosexualité sont très présents dans les collèges. L’insulte “pédé“ domine encore dans le fond sonore des cours de récréation. Le débat après ce film sera l’occasion d’interroger le malaise et la haine toujours vivante envers les homo- sexuels.

Jacinthe Hirsch

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