Durant de très longues années, Bernard Jouanneau, insurgé devant l’injustice faite aux déportés d’origine étrangère, mais devenus Français après la guerre, n’a eu de cesse que d’obtenir pour eux, réparation. Ce qui fut fait avec succès. Les anciens déportés ne l’ont pas oublié.
Isabelle Choko : Bernard Jouanneau était un de mes meilleurs amis et ma peine est immense.
Comment me consoler quand à chaque instant je tombe sur ses écrits que cela soit à titre personnel pour les problèmes qu’il m’a aidé à résoudre, ou sur des sujets qui concernaient nos associations.
Parmi nos relations, c’est un des hommes que j’ai le plus admiré, tout comme son implication à Mémoire 2000 comme Président.
Bernard Jouanneau a consacré sa vie à défendre les causes qu’il jugeait justes, sans jamais se préoccuper des finances.
Sa force de caractère et sa capacité de travail étaient remarquables, et j’ai souvent reçu des messages à une heure tardive de la nuit, alors qu’il continuait à travailler.
Cet homme savait toujours à qui s’adresser pour arriver à réaliser l’objectif recherché et comment agir au mieux dans le respect de chacun.
Dans la transmission de la Mémoire de la Shoah sa participation était constante, comme d’ailleurs dans d’autres génocides dans le monde.
J’ai travaillé avec mon ami Bernard Jouanneau pendant environ une quinzaine d’années concernant divers domaines sans jamais échanger un mot plus haut que l’autre et en accord sur pratiquement tous les sujets.
Tout d’abord nous avons collaboré afin d’obtenir quelques compensations pour les déportés d’ailleurs que de France.
Ensuite, pour des témoignages sur la Shoah, et enfin Bernard Jouanneau m’a demandé d’être témoin aux procès de Soral et de Le Pen, ces fascistes notoires.
Enfin, Bernard Jouanneau a accepté d’écrire un avant-propos pour mon livre “La Jeune Fille aux Yeux Bleus”.
Jamais je ne l’oublierai.
Nicolas Roth : Tu nous as quitté Bernard! Pourtant il était bon de te consulter, de t’écouter, d’admirer ton bon sens.
Ça nous a donné à réfléchir.
Tu nous as rassurés par le fait que tu donnais sens à nos luttes pour les générations à venir. On essaiera de suivre le sens que tu as donné à nos activités.
Salut Bernard.
Elie Buzyn : Pour nous anciens déportés, rescapés des camps de la mort (institués par le régime nazi allemand entre 33 et 45) évoquer la mémoire de Me Bernard Jouanneau c’est souligner l’importance de son engagement de longue date dans une double direction.
L’une c’est de défendre les victimes de tous les génocides du 20° siècle en s’appuyant sur des solides éléments juridiques et jurisprudentiels pour obtenir gain de cause…
L’autre comme Président-Fondateur de Mémoire 2000 était de transmettre la Mémoire de ces génocides aux jeunes générations, lesquelles auront pour devoir de perpétuer cette mémoire dans l’avenir..
Pour toutes ces actions humanistes nous lui exprimons notre profonde gratitude…