Il se confirme que l’Europe va devoir vivre longtemps avec une massive poussée migratoire venue du Sud et en plus avec les tragédies qui l’accompagnent. Rien ne serait plus faux et impensable que d’imaginer la question à moitié réglée depuis le « médiocre accord » du 18 mars dernier entre l’UE et la TURQUIE.
Pour l’heure, il remplit son office laborieusement. Il semble avoir considérablement réduit le flux migratoire en provenance du Moyen-Orient, mais il s’intensifie à partir de la Libye de l’Afrique subsaharienne, pour rejoindre l’Italie.
On assiste donc depuis la fin du mois de mars à des tragédies, sans que les passeurs qui s’enrichissent ralentissent le mouvement comme celle qui est survenue la semaine dernière. Ou 500 migrants ont été naufragés.
Cette nuit d’horreur du 20 au 21 avril, un mois après l’entrée en vigueur de l’accord de la honte, n’a pour l’heure été confirmée ni par les marines grecque ou italienne , ni par FRONTEX, mais elle a été relatée par les quelques survivants.
« Rien ne semble arrêter ces jeunes femmes et ces jeunes hommes avec leurs enfants dans leur désir effréné de gagner l’Europe.
C’est à celle-ci de tenter de maîtriser avec les pays subsahariens un flux migratoire qu’il faut sortir de la clandestinité et des mains des passeurs ».
Quand est ce que les Européens s’en rendront compte ?
Quand il sera trop tard pour décompter les morts ?
Bernard JOUANNEAU
(source Editorial du journal Le Monde, 24 avril 2016)