Michael Brown 18 ans, Tamir Rice 12 ans, Rumain Brisbon 34 ans, Kajiem Powell 25 ans, Ezell Ford 25 ans, John Crawford 22 ans, Eric Garner 43 ans… La liste n’est pas exhaustive.
Qu’ont en commun tous ces jeunes hommes? Ils sont Américains, Noirs et ont eu le malheur d’avoir été tués par des policiers blancs.
Comment expliquer que dans la plus grande démocratie du monde aujourd’hui, l’on puisse être “froidement” abattu, sans autre forme de procès parce que noir et donc soupçonné d’être coupable?
Il meurt à peu près 100 personnes noires par an aux Etats-Unis de “bavures” policières, et les policiers coupables de ces “accidents” ne sont que très rarement inquiétés et s’en sortent plutôt bien.
La police aux Etats-Unis jouit d’une incroyable complaisance de la part de la société américaine, et déjà, lors de son fameux discours I have a dream, Martin Luther King s’interrogeait sur les conditions qui permettraient aux militants des droits civiques de se considérer comme “satisfaits”, en ces termes : “Quand serez-vous enfin satisfaits? Nous ne pourrons jamais être satisfaits tant que le Noir sera victime des indicibles horreurs de la brutalité policière…”
Cinquante ans plus tard, il semble que si les droits des Noirs ont progressé, les “indicibles horreurs de la brutalité policière”, elles, demeurent.
Alors, l’Amérique est-elle aujourd’hui, en dépit de l’élection d’un président noir, raciste? Difficile de répondre à cette question par Oui ou par Non. Cela est beaucoup plus complexe et il faudrait pour pouvoir apporter l’ébauche d’une réponse, chercher dans les racines profondes de l’Amérique liées à l’esclavage et aux préjugés racistes qui y sont attachés.
Mais dans l’immédiat, pour limiter les dégâts, peut-être faudrait-il mieux former les policiers et surtout mettre fin à leur sentiment d’impunité en appliquant des sanctions sévères à ceux qui tuent ou blessent des personnes sans de sérieuses raisons.
Lison Benzaquen