L’année 1943 a été riche en événements dramatiques. 70 ans après nous devons nous souvenir. L’un d’entre eux a été, le 21 juin, l’arrestation de Jean Moulin dans la banlieue de Lyon par Klaus Barbie qui dirigeait la Gestapo de Lyon.
Ce jour là 10 hommes commandés par Barbie pénètrent dans la maison du docteur Dugoujon à Caluire et arrêtent toutes les personnes présentes. Seul René Hardy prend la fuite, légèrement blessé. Membre de la Résistance Rail, celui-ci sera désigné comme traître et passera devant un tribunal avant d’être acquitté, faute de preuves, en 1947. Un des principaux témoins à charge au procès s’appelait Lazare Rachline.
Cependant cette affaire n’a jamais été totalement élucidées et de lourds soupçons pèsent sur Hardy qui, d’une part, ne devait pas être présent à la réunion de Caluire et, d’autre part, avait été arrêté et relâché par Barbie quelques jours auparavant.
D’après les travaux de Pierre Péan, ce n’est pas directement Hardy qui aurait trahi, mais cela s’est fait par le biais de sa maîtresse Lydie Bastien, au service de Barbie et déjà désignée par Henri Frenay à l’époque comme un “agent allemand”. Mais l’histoire est complexe…
Jean Moulin, après avoir été torturé sans avoir parlé, sera envoyé en Allemagne, mais mourra le 8 juillet, pendant son transfert. Sa vie aura été courte, il est né le 20 juin 1899 à Béziers. Haut fonctionnaire, préfet d’Eure et Loir avant la guerre. C’est là qu’au début de l’occupation, les Allemands ont essayé d’impliquer des soldats français d’origine africaine dans des exactions dont ils prétendaient qu’ils en étaient les auteurs. Jean Moulin s’est révolté contre ces mensonges et a commis là son premier acte de résistance.
L’écharpe qu’il portait à son cou voulait cacher une cicatrice créée par une tentative de suicide.
En 1941, il rejoint la France Libre, en passant comme d’autres par l’Espagne et le Portugal. Tout le monde connaît la suite…
Chargé par le Général de Gaulle d’unifier les mouvements de la Résistance, il obtint gain de cause malgré les difficultés créées par les chefs de la résistance qui défendaient chacun leur organisation.
21 juin 1943, là s’arrête son itinéraire.
Puis vient le transfert de ses cendres au Panthéon, “Entre ici, Jean Moulin…” (André Malraux)….
Il incarnait au plus haut point les valeurs de la République, il est mort en héros pour “des lendemains qui chantent”…
Daniel Rachline
Tous les sites qui ont été les lieux de calvaire des Résistants de Lyon et de Jean Moulin font partie maintenant d’un parcours de mémoire. Cela vaut le déplacement.
— Centre d’histoire de la Résistance à Lyon.
— Mémorial de la prison de Montluc.
— Mémorial de Caluire Jean Moulin.
— Musée Jean-Moulin à Paris 75014.