Voilà, c’est passé et ça s’est très bien passé!
Vous l’avez compris, je parle de la fête organisée pour les 20 ans de notre association.
C’était donc le 26 octobre dernier, au Studio Raspail, salle magnifique, classée, qui rappelle des souvenirs aux plus anciens d’entre nous, car c’était une salle de cinéma qui, du temps où nous étions encore étudiants (…) avait une programmation formidable et nous y étions souvent “fourrés”, presque autant qu’à la Cinémathèque (aujourd’hui disparue) de la rue d’Ulm.
Donc salle mythique où nous nous sommes retrouvés très nombreux (200) à assister au spectacle concocté avec brio par Nic Mazodier.
Nous avons été génialement inspirés en nous adressant à Nic Mazodier, formidable comédienne d’un style très particulier et au parcours peu banal.
Avant de devenir comédienne Nic Mazodier est passée par diverses expériences plus intéressantes les unes que les autres. D’abord professeur de philosophie, elle devient sculpteur(se) et crée de magnifiques objets et personnages en fil d’aluminium, qu’elle appelle des “Aérofils”. Puis elle passera par le bénévolat et fera de l’écoute dans une association. Des confidences recueillies naîtra un ouvrage De bouche à oreille qu’elle métamorphosera en pièce de théâtre qu’elle finira par jouer elle-même. D’écoutante, la voilà “diseuse” livrant au public des tranches de vies. Ce sera un vif succès.
Pour nous, Nic a créé un spectacle intitulé Poésie et Résistances, admirablement mis en scène par sa complice Barbara Bergonier. Ce spectacle, nourri de poèmes connus et moins connus, a décliné le verbe résister et le mot résistance à tous les modes, les reliant entre eux magistralement.
En préambule, Nic Mazodier a parlé de mariage entre poésie et résistance. Un mariage, comme elle dit, qui fait honneur à l’humanité car, le poète comme le résistant sont des rebelles qui savent dire “NON”. “La poésie est passion, elle est action. L’amour est son foyer, l’insoumission sa loi” écrira Saint John Perse.
Mais ce que Nic Mazodier nous a rappelé en ouverture du spectacle, c’est que la première fois que le mot RESISTER a été employé, ce fut par une femme, il y a 300 ans. : c’était Marie Durand, qui refusant d’abjurer sa religion, fut emprisonnée 38 ans. Elle avait gravé sur la margelle du puits de la prison, ce mot qui allait faire florès : RESISTEZ.
Puis ont suivi des magnifiques poèmes écrits pour donner aux hommes le courage d’affronter le malheur, la souffrance, l’injustice… pour donner courage et volonté à tous ceux qui au péril de leur vie ont choisi de résister.