Cet homme qui avait eu une vie riche d’expériences diverses après guerre, avait toujours œuvré dans la plus grande discrétion à un travail de construction d’une France plus juste, et d’un monde plus humain.
Après le déminage du territoire français en 1946, (puis en 1975 celui du Vietnam), la mise sur pied de l’industrie sucrière au Maroc décolonisé, il est appelé à Rome comme directeur administratif de la F.A.O. Ce poste le met en contact avec Robert Mac Namara, secrétaire à la Défense de la guerre du Vietnam, et le rapproche du Vatican, tous contacts qui lui permettront d’avoir un rôle capital quand fut venue l’heure d’œuvrer pour la paix au Vietnam.

En effet dès 1946 il avait noué des liens étroits avec Ho Chi Min (qui était devenu la parrain de sa fille Elisabeth). C’est ainsi qu’il servit de médiateur entre les Etats-Unis et Ho Chi Minh à la demande de Kissinger.
Ces actions ont été estompées au profit de son action résistante, illustrée par Lucie, qui avait seule la parole sur ce sujet !
A la disparition de Lucie, il avait repris le flambeau : il avait coutume de nous dire qu’il ne refusait aucune invitation à témoigner devant des jeunes. Ces cinq dernières années il a donc sillonné la France sur les traces de Lucie !
Toujours curieux des autres, à l’écoute, et bienveillant, il n’était pas confiné dans son passé de résistant, mais il essayait de transmettre sa foi en l’avenir, avenir dont les jeunes seront responsables.
Son langage clair et précis permettait de rendre simple ce qui paraissait compliqué. Il terminait toujours ses interventions en expliquant que les résistants avaient été des optimistes.
Nous nous efforcerons de garder sa trace, et nous voulons croire que l’optimisme rend tout possible !
Merci Raymond Aubrac, vous êtes toujours avec nous !
Nicole Dorra