
La France vient de vivre un cauchemar, jusqu’à l’arrestation et la mort d’un jeune homme de 23 ans, ayant tué de sang froid sept personnes dont trois enfants.
Cette situation m’en rappelle une autre. En juillet l’année dernière, je me trouvais en Norvège. Je me promenais dans Oslo si calme pendant les vacances et venais d’acheter des cerises sur le marché. Vingt minutes après, Anders Behring Breivik y fit exploser une bombe de forte puissance, tuant d’un seul coup sept personnes. A peine deux heures plus tard, il se rendit sur la petite île d’Utøya, et massacra froidement soixante neuf jeunes travaillistes, en université d’été.
Le premier ministre Jens Stoltenberg prononça alors ces mots devenus célèbres: Nous sommes un petit pays, mais un peuple fier. Nous sommes choqués de ce qui nous arrive, mais nous n’abandonnerons jamais nos valeurs. Notre réponse est : plus de démocratie, plus d’ouverture et plus d’humanité, mais jamais de la naïveté.
Presque un an plus tard, Breivik va se retrouver devant les juges et la Norvège doit faire face aux souvenirs douloureux. Mais entre-temps, nous n’avons eu aucun plan genre Vigipirate renforcé, ni aucune mesure restrictive du genre de celle annoncée par Sarkozy sur internet.
Les chars qui gardèrent le château royal et le parlement dans les jours suivant les attentats de Breivik, ont vite disparu, et les contrôles de sécurité dans les aéroports sont les mêmes que partout dans le monde, et seulement au départ, pas à l’arrivée.
Plusieurs experts ont faits des comparaisons entre Merah et Breivik. La même préparation minutieuse, le même sang froid glaçant, le même maniement aisé des armes. Les deux ont agi seuls. Deux “loups solitaires” comme on dit. On les cerne très difficilement, et c’est encore plus difficile de les empêcher d’agir. Mais face à eux, il ne faut pas céder à la tentation d’un état policier.
Vibeke Knoop