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Film de Philippe Lioret
Séance du 7 décembre 2010
Thème : Les sans papiers
Débattrice : Sylvie Copyans de l’association Salam (Nord-Pas de Calais)
Quand le film projeté capte l’intérêt des jeunes spectateurs, et par le biais d’une fiction réussie les fait entrer dans la réalité, quand ensuite le débatteur grâce à son expérience personnelle, leur montre ce qui se passe réellement, alors notre pari est sans doute gagné! Réjouissons nous donc que les 150 élèves présents lors de la séance consacrée au beau film de Philippe Lioret ont bénéficié d’une information exceptionnelle sur une situation grave, celle des migrants et tout particulièrement ceux qui attendent dans les pires conditions matérielles le“miracle” anglais…
Notre débattrice a suivi de près la réalisation du film et a pu donner des détails concrets sur le tournage : recherche difficile de l’acteur qui incarne le héros, Bilal, présence de l’équipe du film sur les lieux d’accueil et de distribution de nourriture. Le film a été présenté dans différents pays par les membres de l’Association Salam et a pu ainsi sensibiliser de nombreux publics à ce qui se passe là-bas.
Au début du débat, ce fut une pluie de questions surtout posées par les jeunes des CM2, montrant leur intérêt au sort de Bilal, joueur de foot kurde devenu nageur pour rejoindre sa fiancée à Londres. Comment est-il mort? Pourquoi a t-on mis son corps dans un sac en plastique? Pourquoi choisissent-ils tous l’ Angleterre?
Les enseignants des plus grandes classes s’impatientant un peu, on a vite donné la parole à leurs élèves. Mme Copyans a pu décrire la vie de ces hommes (peu de femmes, et d’ enfants…), qui sont régulièrement contrôlés, arrêtés et parfois même “raflés” par la police. Nous nous trouvons devant un problème politique majeur qui concerne toute l’Europe.
— Quel but poursuivez-vous dans votre Association? demande un élève de 3ème. Nous essayons qu’obtenir que l’on arrête de les maltraiter, que l’on crée des structures d’accueil, que l’on les aide à obtenir des papiers. Mais ce n’est pas facile et le flot des arrivants est continu. De plus nous subissons des difficultés avec les lois qui interdisent d’aider ces migrants et avons eu plusieurs procès qui ont couté très cher!
Notre débattrice tient à ajouter une note plus joyeuse à ce qui est un véritable drame. Elle tient à dire combien elle apprécie de partager leurs joies, leurs coutumes, leurs fêtes. “Nous avons tant gagné à les connaître!” ajoute-t-elle.
Et pour clore le débat elle interpelle nos élèves : “ces jeunes qui viennent là ne sont pas comme vous : ils n’ont souvent pas eu d’enfance, ils n’ont pas pu aller au lycée, ils doivent souvent travailler dur, et souvent tard dans la nuit!”.
En quittant la salle les professeurs nous ont dit combien ils avaient été intéressés par le thème et la façon dont il avait été traité : ils nous ont assurés qu’ils allaient continuer la discussion et faire travailler leurs élèves sur ce sujet.
Que demander de plus ?
Claudine Hanau