Journal d’octobre 2010 : la Norvège, nouveau refuge d’Iraniens

Farzad Farhangian demande l'asile à la Norvège au cours d'une conférence de presse (sept. 2010)

Depuis quelque temps, des opposants iraniens choisissent de s’exiler à Oslo. Le Président Mahmoud Ahmadinejad écume de rage.

Dernier en date, et pas le moindre, Farzad Farhangian, est un diplomate de haut rang, avec 23 ans de carrière pour le régime des mollahs derrière lui, a 47 ans. Ayant abandonné  son poste à Bruxelles il y a quelques semaines, il a choisi de demander l’asile en Norvège parce qu’il s’y sent en sécurité, déclare son avocat, Maître Humlen. A Bruxelles, il se sentait menacé.

C’est le deuxième diplomate iranien qui se retrouve ainsi à Oslo depuis quelques mois. En février, son collègue Mohammed Reza Heydari, consul de l’ambassade d’Iran en Norvège, quitta son poste en signe de protestation des violations des droits de l’homme du régime iranien. Il a depuis obtenu l’asile politique pour lui-même et sa famille, et ne cesse de critiquer Téhéran.

Un autre diplomate en poste à Helsinki a également quitté son poste, mais choisi de demander l’asile en Finlande.

Pour l’expert norvégien Daniel Heradstveit, c’est un énorme camouflet pour le régime et pour Ahmadinejad. D’autant plus qu’il risque d’y en avoir d’autres qui suivent ces exemples. Le comité de soutien Norvège-Iran déclare être déjà en contact avec plusieurs diplomates.

M. Heydari et le leader du comité de soutien, M. Saki, ont déjà créé ce qu’ils nomment “l’ambassade verte”, qui œuvre justement pour faire venir d’autres diplomates en Norvège se joindre à eux.

Pas étonnant dans ces circonstances que l’avocat de Sakineh Ashtiani, Mohammed Mostafaei, ait également choisi de s’exiler en Norvège. Lors de son arrivé à Oslo au mois d’août, il fut chaudement accueilli par de nombreux iraniens qui y vivent déjà. Ils seraient environ 8000, et déjà très influents.

M. Mostafaei est pour l’instant discret, mais très préoccupé par le sort de Sakineh, qui risque la lapidation, malgré les dénégations de M. Ahmadinejad. Mais il est tout aussi inquiet pour ses plus jeunes clients, qu’il a dû abandonner. Il va demander aux autorités norvégiennes de lancer une campagne contre la peine de mort appliquée aux enfants – bien que la peine de mort soit “une et indivisible”, comme le dit Robert Badinter.

Dans tous les cas, la Norvège semble devenir un pays important pour l’opposition iranienne, convaincue que les dernières élections présidentielles en Iran furent une mascarade, et que le vrai vainqueur fut Mir Hossein Mousavi, leader du mouvement vert.

Vibeke Knoop

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