Notre Journal de juillet 2010: notre séance-débat du film « Le plafond de verre »

Le plafond de verre de Yamina Benguigui

Film de Yamina Benguigui

Séance du 13 Avril 2010

Thème : travail et discrimination

Débatteur : Guy Zerhat

“Pourquoi ce titre”? fut la première question posée par une élève. Guy Zerhat rappelle alors que c’est une expression américaine qui désigne le fait que, dans une structure hiérarchisée, les niveaux supérieurs ne sont pas accessibles à une certaine catégorie de personnes en raison de leurs particularités ethniques ou de sexe (les noirs par exemple, les femmes etc.).

Voilà, le ton était donné, les élèves présents étaient très réactifs face à ce film. Un documentaire fondamental qui rappelle que les enfants et petits enfants issus de l’immigration, ont pu, grâce à l’école publique, accéder à la connaissance, acquérir des diplômes de haut niveau, mais ne peuvent prétendre aux carrières professionnelles auxquelles ils sont formés.

Les Français ne se reconnaissent toujours pas dans une société pluriethnique. Le plafond de verre pèse sur la tête des candidats dont les patronymes n’ont pas une consonance “gauloise” ou à cause d’une couleur de peau.

Beaucoup d’interrogations chez ces élèves de 4ème.

— Qu’est-ce qu’un cadre? Demande Malo, pourquoi n’y a-t-il que des Africains?

—Le problème me semble-t-il, est le même pour les Asiatiques, les Pakistanais etc., interroge le petit Jaoued?

C’est vrai que Yasmina Benguigui a choisi de ne traiter que les personnes issues des anciennes colonies françaises africaines, mais on peut transposer.

—Peut-on porter plainte? En effet, en France une minorité de racistes est toujours présente, aux aguets, mais nous avons un certain nombre de structures qui ont été mises en place pour permettre aux personnes victimes de discriminations de se défendre.

A l’intérieur de l’entreprise : des délégués de personnel, des syndicats. A l’extérieur : des associations de lutte contre les discriminations au travail, la charte de la diversité et surtout la HALDE, qu’on peut saisir à tout moment pour dénoncer de telles pratiques.

—Comment persuader les racistes de ne plus l’être? On sent le désarroi de cet enfant qui a envie de lutter contre ce fléau qu’il doit rencontrer à l’école ou ailleurs.

Puis une sorte de questions-réponses s’instaure entre les élèves :

—Pourquoi la discrimination entre hommes et femmes est-elle toujours d’actualité? On entend encore des très jeunes vivant en France tenir des propos sexistes.

—La culture maghrébine favorise encore la domination masculine par rapport à la femme, comment faire changer ces hommes subitement lorsqu’ils mettent les pieds en France pour la 1ère fois?

—Se peut-il qu’il y ait des “pères au foyer“?

—Le racisme est aussi la haine de l’autre, sans raison apparente, qui débouche toujours sur la violence.

En fait, tous ces enfants se posent vraiment la question de savoir, comment à notre époque, on peut encore parler de racisme et pourquoi? Ils semblent tous convaincus qu’un enrichissement naît de nos différences.

Et enfin, une jeune fille se lève et prend la parole dans un silence religieux : Les jeunes d’aujourd’hui seront les adultes de demain et c’est à nous de faire tomber les barrières du racisme !

Et on a envie d’y croire, rien ne sera plus comme avant, la jeunesse est en marche !

Joëlle Saunière


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