De 20 Minutes :
La Halde, un panier percé ? C’est ce que semblent penser les députés UMP Richard Mallié et Philippe Briand, qui ont déposé, dans le cadre du projet de loi de finances, un amendement visant à baisser son budget d’un million d’euros pour 2010, à 11,9 millions. Examiné en commission élargie par l’Assemblée nationale hier, il a été adopté. Une mauvaise nouvelle pour l’organisme, qui reçoit pourtant de plus en plus de réclamations de personnes se jugeant victimes de discriminations (+ 40 % entre janvier 2008 et octobre 2009) et ne disposera donc pas de moyens supplémentaires pour les traiter l’an prochain. En outre, certains de ses projets, comme l’installation de 180 correspondants locaux d’ici à la fin 2010, pourraient du coup être gelés.
Remettant en cause la gestion de la Halde, les deux députés ont notamment pointé du doigt le loyer – 1,5 million d’euros par an – de son siège de 2 000 m2 dans le 9e arrondissement de Paris, qui abrite ses 84 salariés. « Le bail a été signé pour neuf ans avant la nomination du président, Louis Schweizer », se défend la Halde. Un rendez-vous serait d’ailleurs fixé avec le propriétaire pour en renégocier les clauses.
Dans le collimateur des députés également, l’augmentation de 5 % du nombre d’emplois à temps plein entre 2008 et 2010 et de 13 % des coûts de personnels. A l’inverse, les auteurs de l’amendement soulignent que le nombre de réclamations traitées a diminué entre 2007 et 2008. « C’est exact, mais elles ont fait un bond ensuite », rétorque la Halde.
Enfin, les députés ont mis en cause l’opacité de la rémunération mensuelle du président, Louis Schweitzer. « Celle-ci est publiée au Journal officiel et s’élève à 6 704 euros brut », répond l’organisme. Pour mettre un point final à la polémique, la Halde a aussi rappelé que son budget était quatre fois moins important que celui de son équivalent belge et dix fois moins que celui de son homologue britannique. Reste à savoir si elle a convaincu ses contradicteurs. W
— Delphine Bancaud