Nous avons assisté à cette émouvante cérémonie, Maître Bernard Jouanneau et moi-même, en compagnie d’anciens déportés et des différentes personnalités officielles.
La parole a été donnée successivement à notre nouveau ministre d’Etat aux Anciens Combattants et Victimes de Guerre, Monsieur Hubert Falco qui a rappelé ces terribles journées, fruit de la collaboration du gouvernement français avec les Allemands.
Mais cette fois il a surtout insisté sur le travail secret des Justes, lesquels, au mépris du danger, ont sauvé de nombreux juifs.
Des interventions de Messieurs Delanoë, Jean-François Guttman, Alain Goldmann, Olivier Kaufman, Richard Prasquier, David de Rothschild, et de Madame Florence Yaubman, ont été touchantes et celle de Simone Veil, remarquable comme d’habitude.
Mais je souhaiterais mettre l’accent sur le témoignage de Sarah Montard, une rescapée, une jeune fille âgée à l’époque de 14 ans. Elle a été arrêtée avec sa mère, mais celle-ci, assistant sur place à l’arrivée des invalides et des mourants, ne croyait plus aux promesses faites par les policiers français concernant leur futur travail. De toutes ses forces elle a poussé sa fille à s’évader.
Par miracle, Sarah réussit à se faufiler et sortit dans la rue. Sa mère arrive à la rejoindre après une vingtaine de minutes et toutes les deux se dirigent rapidement chez des amis, non juifs, qui les reçoivent en pleurant. Malheureusement cette relative “liberté”, car elles errent de cachette en cachette, ne dure que deux ans. Elle sont dénoncées et déportées à Auschwitz le 30 mai 1944. Par miracle elles survivent malgé les horreurs des camps.
Toutes les deux représentent l’exemple même de ce que furent durant cette période, le courage des Justes et l’abomination des délateurs. Sarah Montard, comme de nombreux déportés, témoigne depuis des années dans les établissements scolaires et reçoit un important courrier qui l’encourage à continuer à transmettre “la Mémoire”.
–Isabelle Choko