6 février 1964 : discours de réception à l’Académie Française par Joseph Kessel :
“…Pour remplacer le duc de la Force dont le nom magnifique a résonné glorieusement pendant un millénaire dans les annales de la France…Qui avez-vous désigné? Un russe de naissance et juif de surcroit, un juif d’Europe centrale…Vous avez marqué, sans même y penser et d’un geste d’autant plus précieux, vous avez marqué par le contraste singulier de cette succession, que les origines d’un être humain n’ont rien à faire avec le jugement que l’on doit porter sur lui…”
Si j’ai tenu à rappeler le début de ce magnifique discours de Joseph Kessel, c’est parce que je voulais faire un lien avec la réédition dernière des trois grands procès qui nous ont concernés, ô combien, auxquels a assisté Joseph Kesssel et dont il a rendu compte à leur époque dans un petit livre intitulé Jugements derniers. Trois procès : Pétain, Nuremberg, Eichmann.
Ce juif russe maniait la langue française comme il est rare de le faire encore de nos jours et avait le don de la narration.
Pétain dans son fauteuil étroit, Eichmann dans son box de verre… Lisez, vous les voyez proches de vous. Phrases percutantes, style sobre, clair, net. Quel plaisir, on en redemande.
Jugez vous-mêmes.
Daniel Rachline