Il aura « son » musée de la résistance juive

Lu dans Le Parisien :

Il a été voir « l’Armée du crime », le film que Robert Guédiguian vient de consacrer à l’Affiche rouge et au groupe Manouchian, composé de résistants d’origines étrangères, qui combattit les nazis. « C’est bien, sourit Max Weinstein. C’est romancé, c’est une fiction, mais ça va dans le bon sens.
Il faut rappeler ces choses-là. »

Comme le groupe de Manouchian, Max Weinstein a combattu dans la Résistance au sein des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans – Main-d’oeuvre immigrée). Aujourd’hui, à 82 ans, l’ancien combattant est sur le point de réaliser son rêve, avec l’appui de la mairie de Paris : un musée consacré au rôle de la résistance des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale ouvrira au 14, rue de Paradis (X e ), dans le quartier de la gare de l’Est, d’ici à fin 2012.

« Encore aujourd’hui, les gens croient que les Juifs français ont soit été déportés dans les camps, soit ont fui aux Etats-Unis. Alors que non ! Il y a eu une résistance juive, organisée, combattante, qui est restée sur le sol français jusqu’à la Libération. » Max Weinstein en sait quelque chose : à 16 ans, en 1943, il s’est engagé dans l’Union des jeunes juifs, dans la région de Lyon, où il a combattu jusqu’au bout.

« A Paris, ces réseaux étaient formés de milliers de Juifs, très organisés »

« Quand les communistes ont créé les FTP-MOI, ils ont pu s’appuyer sur un réseau de solidarité et un fort mouvement de résistance des Juifs, notamment ceux d’origine immigrée dès la fin de 1940, explique Max Weinstein. A Paris, ces réseaux étaient formés de milliers de Juifs, très organisés car ils étaient déjà fédérés dans de nombreuses associations. Il faut se rappeler qu’avant-guerre, à Belleville, à Ménilmontant, dans le XI e , il y avait une vie communautaire très riche. Il y avait notamment une fédération sportive, le Yask, très connue et très puissante. »

Pour ces hommes comme Max Weinstein, il n’était pas question de quitter la France : « Jamais ça ne m’est venu à l’esprit ! Comme mes parents qui avaient quitté la Pologne, j’avais une telle soif de m’intégrer. On savait faire la différence entre le régime de Vichy et la France. »

Pendant soixante ans, Max Weinstein a raconté, témoigné, avec toujours une obsession : restituer cette mémoire résistante des Juifs de France. « J’ai 82 ans et, lorsque je me suis engagé en 1943, j’étais un des plus jeunes. Maintenant, ceux qui ont vécu cette période disparaissent les uns après les autres. J’étais encore au cimetière de Ménilmontant vendredi dernier pour dire adieu à un camarade… »

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